Quand les rapaces libèrent une plage américaine envahie par les mouettes

Des milliers et des milliers de mouettes, pour être exact. Ces oiseaux étaient devenus si envahissants depuis quelques années que le million de vacanciers qui viennent chaque été s’étaient habitués à les voir arracher frites ou morceaux de pizza.

« Il faut toujours faire attention en mangeant et protéger sa nourriture. Ce n’est pas très agréable, mais on ne peut pas faire autrement quand on sait qu’il y a un oiseau qui en veut un bout », dit Hilary Larkin, une habituée d’Ocean City depuis 36 ans.

Mais début août, cette municipalité insulaire a eu l’idée de faire venir une société de fauconniers, East Coast Falcons, qui depuis des années protège notamment aéroports, décharges ou terres agricoles contre les oiseaux envahissants.

« Ocean City a passé un contrat avec nous pour que l’on réduise la population de mouettes. En gros pour qu’elles abandonnent la promenade et retournent vers leurs habitats naturels, la baie, les marécages, où elles chassent les palourdes, les crabes, les moules et les poissons, plutôt que les frites et les beignets », explique l’un des fauconniers, P.J. Simonis.

En trois semaines, dit-il, les mouettes ont compris le message. Et les fauconniers et leurs rapaces sont devenus une attraction qu’on se bouscule pour observer et photographier.

« Ca marche très bien. Les mouettes ont vraiment réagi rapidement, la présence des rapaces sur la promenade les a fait s’éloigner et retourner vers la baie et l’océan », témoigne M. Simonis.

Les fauconniers d’Ocean City travaillent avec six rapaces –baptisés Ozzy, O.C., Sage, Blackberry, Hanks et Gabriela– qu’ils déploient à tour de rôle au-dessus des plages de la municipalité.

Les faucons sont les premiers à sortir le matin. Puis, aux heures les plus chaudes, ils sont relayés par les buses à croupion blanc, une espèce originaire du désert qui ne souffre pas de la chaleur.

Le hibou grand duc, Ozzy, originaire de l’Arctique, passe lui l’essentiel de la journée au frais, sous air conditionné. Les fauconniers, tenus de patrouiller jusqu’à 22 heures, ne le font travailler que la nuit.

Dans un message publié le 16 août sur le site de la ville, le maire d’Ocean City, Jay Gillian, se félicitait que l’intervention des rapaces, pour laquelle la ville paie 2.100 dollars par jour, « semble marcher ».

« Les gens se disent reconnaissants de pouvoir se balader sur la promenade et sur la plage sans craindre que des mouettes ne s’abattent sur eux pour voler leur nourriture », écrivait-il.

Lors d’une réunion du conseil municipal cette semaine, il a été confirmé que, si le succès des rapaces se confirmait d’ici la fin de leur contrat début septembre, le programme serait renouvelé l’an prochain.

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