« Globalement, on est satisfait, le travail qui a été fait par les professionnels avec des scientifiques depuis des années commence à porter ses fruits, même si la Commission a des attitudes un peu paradoxales, sur sa proposition de la pêche du bar dans le golfe de Gascogne », a déclaré à l’AFP Hubert Carré, directeur général du comité des pêches (CNPMEM).
Les ministres de la Pêche de l’Union européenne se sont accordés dans la nuit de mardi à mercredi sur les captures de pêche autorisées en 2017 en Atlantique et mer du Nord, après deux jours de négociations, comme chaque année.
« Sur le bar zone Sud, la commission a retiré son non-papier (document de travail, ndlr) et accepte de prendre en compte les propositions faites par les pêcheurs français, c’est un signe fort pour la suite des événements », a ajouté M. Carré.
Selon lui, la Commission souhaitait préconiser « des restrictions draconiennes », des mesures de sauvegarde et d’urgence sur la pêche du bar dans le golfe de Gascogne, où le stock « se porte plutôt bien ».
L’ambition de la Commission, qui propose aux Etats membres des seuils de capture en fonction d’avis scientifiques, a en effet été révisée à la baisse en ce qui concerne le cabillaud et le bar.
Pour le bar, « ça a été retiré parce qu’elle (la Commission) reconnaît que les professionnels ont pris en main les modalités de gestion », a estimé M. Carré.
En revanche, pour ce qui est de la zone Nord, où il n’y avait jusqu’à présent « pas de limite », selon M. Carré, les chalutiers de fond ne pourront désormais pêcher au maximum qu’un total de 3% des captures par jour, dans la limite de 400 kg par mois. Les fileyeurs, qui pratiquent une pêche artisanale, pourront bénéficier d’un plafond mensuel de capture de 250 kg, a indiqué le secrétaire d’Etat en charge de la pêche Alain Vidalies.
« Le stock Nord est très, très mal, car il ne se reproduit pas, et on ne sait pas pourquoi. Ça fait trois ans qu’il ne s’est pas reproduit, on ne sait pas si c’est une question de pollution, une question climatique. On ne dénie pas que c’est compliqué », a déclaré Hubert Carré.
Il craint néanmoins de lourdes conséquences pour les entreprises de cette bande côtière qui s’étend de Brest à la frontière belge.