Au total 60 actes de piraterie ont été observés dans le monde, soit une augmentation de 110% par rapport à 2023, selon le bilan annuel du Maritime Information Cooperation & Awareness (MICA) Center, hébergé dans les locaux de la Marine nationale à Brest.
Le golfe de Guinée, autrefois épicentre de l’insécurité maritime, n’a connu que six actes de piraterie en 2024, alors que plus des deux tiers de ces actes (42) sont intervenus au large des côtes somaliennes.
Cette piraterie se focalise essentiellement sur des navires de pêche impliqués dans la pêche illégale près des côtes somaliennes. Un phénomène qui s’apparente à « des actes de revanche des pêcheurs locaux ou des pirates somaliens », selon le capitaine de frégate Thomas Scalabre, commandant du MICA Center.
En outre, « le désordre qu’ont provoqué les (rebelles) Houthis (du Yémen) a donné une fenêtre d’opportunité aux pirates somaliens », a-t-il expliqué à l’AFP.
A l’entrée de la mer Rouge, le trafic maritime a été largement perturbé par les attaques menées par les rebelles Houthis dans le détroit de Bab-El-Mandeb.
Selon le rapport, les Houthis ont lancé environ 700 munitions (dont environ 40% de missiles balistiques et 56% de drones aériens) contre des navires de commerce liés à des intérêts israéliens, britanniques ou américains, selon le rapport.
« Les Houthis disent avoir touché plus de 200 navires mais nous avons répertorié 124 attaques », précise M. Scalabre.
Parmi ces 124 attaques, 27 navires ont été très légèrement impactés et ont pu poursuivre leur route. Six navires ont été plus gravement touchés avec 4 marins morts et un équipage de 25 marins retenu en otage plus de 430 jours.
« Le taux de précision des tirs houthis est assez faible, de l’ordre de 7% », pointe M. Scalabre. « Ils pouvaient tirer jusqu’à 12 missiles balistiques sur un bateau, et le bateau en réchappait », pointe-t-il.
Pour guider leurs tirs, les rebelles utilisent l’AIS (Automatic identification system) des navires, un dispositif anti-collision qui permet leur localisation en temps réel sur des applications grand public.
Selon le rapport, « 85% des navires attaqués avaient leur AIS en fonction. Lorsque l’AIS est éteint, seules 5% des attaques des navires sont atteints. »