Recueillir l’ADN d’un ours …en marchant dans ses pas

« Cette méthode pourrait devenir un outil précieux pour le travail de conservation de cette espèce », a déclaré Arnaud Lyet, responsable du programme conservation de l’ONG, dans un communiqué.

« C’est une technique qui nous permettra de dépenser moins d’argent dans la recherche d’indices et d’aller plus loin pour expliquer les dynamiques de population », a-t-il expliqué à l’AFP.

Le dispositif a été mis au point par le laboratoire français Spygen, spécialisé dans les analyses d’ADN, et expérimenté lors d’une expédition menée au printemps dans l’Arctique par le WWF, la firme Canon et l’Institut polaire norvégien.

« Ces résultats sont vraiment fascinants. Pour la première fois, nous sommes en mesure d’extraire un ADN à partir d’une trace laissée par un ours polaire », a expliqué Eva Bellemain, chef de projet pour Spygen.

L’opération, qui consiste à récolter des échantillons de neige, les filtrer, en extraire l’ADN avant de l’amplifier et le comparer à des bases de données, prend entre deux semaines et un mois et demi, et à raison de quelques centaines d’euros par empreinte, « coûte beaucoup moins cher » que les méthodes habituelles de suivi des ours, a-t-elle précisé à l’AFP.

Actuellement, les chercheurs peuvent prélever l’ADN dans les excréments des animaux, ou utilisent des techniques plus invasives qui consistent à endormir les individus d’une population.

La prochaine étape de ce dispositif, encore à affiner, est « de pouvoir identifier à quel individu cette trace appartient, avoir un suivi de cet individu. On pourra alors définir son domaine vital, étudier les interactions des individus de cette espèce, calculer l’effectif…. », ajoute M. Lyet.

Le plus gros carnivore terrestre est victime du réchauffement climatique et de la disparition de la banquise, mais certains estiment que le commerce international menace également la survie de l’espèce.

L’an dernier, les États-Unis, qui partagent avec le Canada, la Russie, le Danemark (Groenland) et la Norvège une population de 20.000 à 25.000 individus, ont réclamé en vain l’interdiction totale de son commerce, jugeant que les « ours polaires sont menacés d’extinction ».

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