Les Européens ont lancé mercredi une opération militaire navale baptisée Sophia pour lutter contre les passeurs dans les eaux internationales au large de la Libye. Six bâtiments de guerre européens, italien, français, allemands, britannique et espagnol, et leurs 1.300 soldats peuvent désormais arraisonner de force, inspecter, saisir et détruire les navires utilisés par les trafiquants.
L’adoption du projet de résolution, qui est en discussion depuis plusieurs semaines, donnerait une légitimité internationale supplémentaire à cette opération de l’Union européenne pour réduire le flot de centaines de milliers de migrants.
La résolution britannique était bloquée jusqu’ici par des objections de la Russie, puis des trois pays africains du Conseil (Angola, Nigeria, Tchad) et du Venezuela.
Mais les trois pays africains sont désormais moins réticents depuis que les autorités libyennes internationalement reconnues ont donné leur aval à cette résolution dans une lettre au Conseil, ont indiqué des diplomates.
« Les autorités libyennes sont satisfaites (…) ce qui j’espère signifie que nous serons prêts à voter (sur ce texte) dans les jours à venir », a déclaré à des journalistes l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft.
Un autre diplomate a indiqué que le vote pourrait intervenir dès jeudi si aucun des 15 pays du Conseil n’élève d’objection.
Le représentant permanent adjoint de la Russie Petr Iliichev a cependant souligné que son pays avait toujours « certaines inquiétudes » à propos du projet de résolution.
La Russie dispose d’un droit de veto sur toute décision du Conseil mais des diplomates jugent improbable que Moscou en use sur ce texte malgré les tensions entre Occidentaux et Russes à propos de la Syrie.
La résolution autoriserait les Européens à « inspecter en haute mer au-delà des côtes de la Libye des navires qu’ils soupçonneraient d’être utilisés » par les passeurs pour acheminer des migrants depuis la Libye.
Si les soupçons sont confirmés, les navires pourront être « arraisonnés » et ensuite être rendus inutilisables ou détruits.
L’autorisation serait donnée pour une période d’un an en vertu du chapitre 7 de la Charte de l’ONU qui prévoit de pouvoir recourir à la force pour assurer la paix et la sécurité internationales.
Plus de 500.000 migrants et réfugiés, notamment syriens, ont gagné l’Europe depuis le début de l’année. Plus de 3.000 se sont noyés en tentant de traverser la Méditerranée en direction de l’Italie ou de la Grèce.