Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), moyenne des tarifs pratiqués sur 24 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a fini vendredi à 878 points, non loin des 871 points où il avait terminé sept jours auparavant.
Mais cette stabilisation cache de saisissants contrastes: ainsi, c’est principalement la catégorie des plus gros navires, les « Capesize » (ainsi appelés parce que leur taille imposante les oblige à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance), qui tire son épingle du jeu.
Le Baltic Capesize Index (BCI) –qui compile les tarifs de la catégorie des Capesize– a terminé la semaine à 1.344 points, un sommet depuis deux mois et demi, contre 1.246 points le vendredi précédent : soit une hausse hebdomadaire de près de 8%.
« Vers le milieu de la semaine, on a vu un accroissement des demandes de frets (pour les Capesize), en particulier au Brésil », où des contrats d’acheminement de minerai à destination de la Chine ont été conclus, « et cela a poussé les prix vers le haut », ont expliqué dans une note les experts du courtier maritime BRS, qui observent par ailleurs une activité accrue « pour l’est de l’Australie ».
Brésil et Australie sont les deux principaux exportateurs mondiaux de minerai de fer, dont la Chine est de loin le premier consommateur.
« Cependant, la surabondance de navires persiste sur tous les bassins (dans l’Atlantique comme dans le Pacifique), et il faudra que le volume des demandes continue de progresser » pour absorber cette surcapacité de la flotte et « voir les prix poursuivre leur rebond, ou simplement maintenir leurs gains », a-t-on commenté chez BRS.
A contrario, le repli des prix pour la catégorie des Panamax –navires dont les dimensions sont adaptées au passage du canal de Panama–, s’accélérait sur fond de fléchissement de la demande.
Les prix avaient été aidés mi-avril par les demandes de transports de grains depuis la côte est de l’Amérique du sud, où la saison des récoltes battait son plein, mais depuis, l’offre de navires s’est gonflée alors que la demande brésilienne se tarissait.
La surcapacité de tonnage disponible a donc fini par faire trébucher les prix, dans un marché par ailleurs atone la semaine dernière en raison de jours fériés dans de nombreux pays à l’occasion du 1er mai.
Le Baltic Panamax Index (BPI) –qui synthétise les tarifs pour sept routes, la plupart pour les céréales, empruntées par des Panamax–, a ainsi fini vendredi à 1.006 points –au plus bas depuis début mars– contre 1.082 points une semaine auparavant. L’indice a lâché 16% en l’espace de deux semaines.
Pour leur part, les tarifs des transports pétroliers ont continué de reculer, malgré une légère reprise de la demande pour les produits en provenance des pays du Golfe, dans un marché toujours plombé par l’excès de tankers disponibles.
L’indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, a terminé vendredi à 622 points, contre 623 points une semaine plus tôt.
Le Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), a fini vendredi à 604 points, son plus bas niveau depuis mi-septembre 2012, contre 613 points sept jours auparavant.