Revue des frets maritimes: les frets secs à leurs plus bas historiques, les pétroliers ralentissent la cadence

Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), qui fournit une estimation moyenne des tarifs pratiqués sur 20 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.) a fini vendredi à 373 points, soit un minimum depuis la première publication de l’indice en janvier 1985, contre 429 points une semaine auparavant.

« Avec des taux bloqués à des plus bas records et aucun signe d’un quelconque rebond, la morosité s’est abattue sur le marché des Capesize », a noté Marc Pauchet, analyste chez Braemar ACM, soulignant que, selon certaines rumeurs, des armateurs s’étaient même résignés à mettre leurs navires à l’arrêt à grande échelle afin d’économiser sur les coûts de fonctionnement, une solution de dernier recours.

Le Baltic Capesize Index 2014 (BCI 2014), qui compile les tarifs de la catégorie de navires « Capesize », forcés par leur taille imposante à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance, a terminé la semaine à 198 points, signant également un plus bas depuis la création de l’indice en avril 2014, contre 343 points une semaine auparavant.

Selon M. Pauchet, l’important volume de navires disponibles a lourdement pesé sur les prix dans le Pacifique, mais la situation n’était pas meilleure au départ de l’Afrique du Sud ou du Brésil.

Le marché des navires de la catégorie « Panamax » a suivi le même chemin que celui des Capesize, s’enfonçant également à de nouveaux plus bas historiques, alors que les cours sont restés partout sous pression.

Selon les analystes du courtier Fearnleys, la demande a été rare pour des traversées de l’Atlantique et la situation a été encore plus difficile en Asie du sud-est.

Le Baltic Panamax Index (BPI), qui synthétise les tarifs pour quatre routes (la plupart pour les céréales) empruntées par des navires de la catégorie « Panamax » a terminé en baisse vendredi à 381 points, un plus bas depuis la création de l’indice fin décembre 1998, contre 434 points une semaine auparavant.

De leur côté, les pétroliers ont également ralenti la cadence, le fret de produits pétroliers raffinés poursuivant sa consolidation tandis que le transport de pétrole brut et de fioul lourd a fortement décliné.

Le Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur six routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), a terminé à 707 points vendredi, contre 716 points sept jours auparavant.

« Les taux pour (du transport d’essence) depuis l’Europe vers les États-Unis ont continué à se raffermir jusqu’à jeudi, quand une demande moindre a limité les gains », ont expliqué les analystes du courtier MJLF.

Or, selon ces derniers, même si l’activité au départ du golfe du Mexique a été ferme, cela n’a pas suffi à pousser les cours à la hausse, d’autant, ont-ils ajouté, que la perspective des exportations de produits distillés vers l’Europe reste difficile.

L’indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur 17 routes de transport de pétrole brut et de fioul lourd, a fini pour sa part vendredi à 897 points, un minimum depuis le 24 décembre 2015, contre 1.016 points la semaine précédente.

Après un début d’année sur les chapeaux de roue, notamment en raison de l’ajustement des taux qui servent de référence au calcul des prix sur le marché des pétroliers, les taux des navires VLCC (« Very Large Crude Carriers », la deuxième plus grosse catégorie de tankers transportant du brut), ont nettement accusé le coup.

« La présence de trop nombreux bateaux, dont des nouveaux bâtiments, des navires transportant auparavant du fret sec et reconvertis en tankers, ou encore des pétroliers d’un ancien type, ont pesé sur les taux qui ont fortement décliné » pour des voyages au départ du Moyen-Orient, ont observé les analystes du courtier Fearnleys.

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