Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), moyenne des tarifs pratiqués sur 24 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a terminé vendredi à 784 points, son niveau le plus faible depuis début octobre, contre 966 points sept jours auparavant, soit une chute de quelque 18% en l’espace d’une semaine.
La catégorie des plus gros navires, les « capesize », que leur taille imposante oblige à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance, est particulièrement pénalisée.
Ainsi, le Baltic Capesize Index (BCI), qui compile les tarifs des Capesize, a fini la semaine à 1.440 points, contre 1.832 points une semaine auparavant, après être descendu jeudi à son plus bas niveau depuis la mi-septembre, à 1.407 points.
« La tendance négative se poursuit et s’accélère même, la trêve (traditionnelle) de l’activité pour Noël semblant avoir débuté très tôt cette année », ont souligné dans une note les experts de l’agent maritime Fearnleys, observant que le nombre de navires sans cargaison à transporter « ne cesse de croître ».
C’est « particulièrement le cas pour le transport de minerai de fer, reflétant le ralentissement de la croissance économique en Chine », premier pays importateur, ont-ils poursuivi, disant ne s’attendre à « aucune stabilisation ou amélioration dans l’immédiat ».
La hausse du Produit intérieur brut (PIB) chinois est tombée à 7,4% au troisième trimestre, son niveau le plus faible depuis le premier trimestre 2009, mais le pays semble toutefois avoir récemment enregistré une certaine reprise, avec notamment une accélération en décembre de l’activité manufacturière.
Le Baltic Panamax Index (BPI), qui concerne sept routes, la plupart pour les céréales, empruntées par des navires adaptés aux dimensions du canal de Panama, a terminé vendredi à 839 points, au plus bas depuis un mois, contre 936 points une semaine plus tôt. Il s’est effondré de 18% en deux semaines.
Les prix des frets pétroliers ont en revanche rebondi solidement, dopés par le regain de la demande, notamment en raison d’une consommation accrue de fioul de chauffage à l’approche de l’hiver dans l’hémisphère nord.
L’indice Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.) a ainsi fini à 750 points, au plus haut depuis début janvier, contre 719 points une semaine auparavant.
L’indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, a terminé à 746 points, un sommet depuis fin mai, contre 707 points le vendredi précédent.
« L’hiver frappe à la porte, et les propriétaires de tankers profitent d’ores et déjà d’une belle amélioration des tarifs » auxquels ils affrètent leurs navires, ont noté les analystes du courtier maritime BRS, relevant que « des perturbations de trafic liées à des conditions météorologiques défavorables contribuaient aussi à muscler la demande avant Noël ».