Accusés d' »extrémisme », un crime passible de lourdes peines de prison, Alexeï Liptser, Igor Sergounine et Vadim Kobzev ont été arrêtés en octobre dernier, puis placés sur la liste des « extrémistes ». Leur détention provisoire a depuis été prolongée à plusieurs reprises.
Mardi, le tribunal Basmanny « a approuvé la requête des enquêteurs » de prolonger la détention provisoire des trois hommes « jusqu’au 3 août », a indiqué un porte-parole du tribunal cité par RIA Novosti, présent à l’audience.
Les avocats, qui risquent jusqu’à six ans de prison, sont accusés d’avoir transmis à Alexeï Navalny, incarcéré en Russie de janvier 2021 jusqu’à sa mort le 16 février dernier, des informations lui permettant de « planifier, préparer (…) et commettre des crimes extrémistes » depuis sa cellule, selon les enquêteurs cités par RIA.
« Nous sommes accusés d’avoir fait passer des informations à Navalny. Navalny n’en a plus besoin, il est mort », a déclaré lors de l’audience l’un des avocats, Vadim Kobzev, cité par des médias indépendants.
Arrêté à Moscou en janvier 2021 à son retour d’Allemagne, où il avait été hospitalisé après avoir été victime d’un empoisonnement qu’il imputait au Kremlin, Alexeï Navalny a ensuite été condamné à plusieurs peines de prison. La dernière, en août 2023, le condamnait à 19 ans de prison pour « extrémisme ».
Son organisation, le Fonds de la lutte contre la corruption (FBK) est aussi classée comme « extrémiste » en Russie depuis 2021.
Blogueur charismatique, connu pour ses enquêtes anti-corruption, Navalny a essentiellement communiqué depuis sa détention via des messages transmis à ses avocats, dans lesquels il dénonçait notamment l’offensive en Ukraine et appelait les Russes à « résister ».
Les circonstances de sa mort dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique restent obscures.
Selon l’ONG spécialisée OVD-Info, près de 20.000 Russes ont été arrêtés depuis le début du conflit en Ukraine pour avoir protesté contre la politique du Kremlin.
La quasi-totalité des opposants d’envergure sont derrières les barreaux – tels que Vladimir Kara-Mourza et Ilia Iachine – ou en exil à l’étranger.