« La Russie est un partenaire naturel de la France » et Paris doit « honorer sa parole sur le contrat des Mistral », a déclaré l’ancien président de la République lors d’un meeting UMP à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
« On peut défendre l’idée de ne pas livrer les Mistral – moi je défends l’idée qu’il faut les livrer – on peut parfaitement le défendre, y compris dans ma propre famille politique, ce n’est pas un sujet qui doit nous fâcher », a-t-il admis.
« Ce que je n’accepte pas en revanche, c’est qu’on décide la suspension de la livraison des Mistral de manière piteuse la veille d’un sommet de l’Otan (en septembre, ndlr) parce que le président des Etats-Unis d’Amérique vous le demande. La France se détermine par elle-même, non pas parce que tel ou tel lui demande d’avoir une position », a-t-il dénoncé.
« Bref, en résumé, ça a été mal géré au début, ça a été mal géré pendant et à l’arrivée, c’est très mal géré », a encore ironisé M. Sarkozy.
Les Mistral, bâtiments de projection et de commandement, sont des navires de guerre polyvalents pouvant transporter des hélicoptères et des chars, ou accueillir un état-major embarqué. Leur vente à la Russie avait été conclue en juin 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour près d’1,2 milliard d’euros.
Le président François Hollande souhaite que le cessez-le-feu soit « entièrement respecté » en Ukraine, avant que Paris ne livre le premier bâtiment à la Russie.
Une source russe « haut placée », citée par l’agence russe Ria Novosti, avait déclaré vendredi que la France avait jusqu’à fin novembre pour livrer un premier navire, sauf à s’exposer à de « sérieuses » demandes de compensation.
Mais samedi, les présidents russe et français, Vladimir Poutine et François Hollande, n’ont évoqué à aucun moment cette question brûlante des Mistral lors d’une rencontre bilatérale en marge du G20 de Brisbane, a-t-on appris auprès de la délégation française.