Secours gênés par un drone lors d’un naufrage: 6 mois avec sursis requis

Les deux hommes, un étudiant en école d’ingénieurs de 22 ans, pilote de drone, et un chef d’entreprise de 27 ans qui vend des images aux médias, étaient jugés par le tribunal correctionnel pour avoir fait voler un drone équipé d’une caméra pendant les opérations de sauvetage de l’équipage du Luno, échoué sur une digue après avoir été pris dans les intempéries.

Les deux prévenus étaient poursuivis pour « conduite d’un aéronef non conforme aux règles de sécurité » et « mise en danger d’autrui ».

Selon les militaires qui avaient participé aux secours, la présence de l’appareil avait gêné le décollage d’un l’hélicoptère de l’armée de l’air qui procédait au sauvetage des marins. « Il y avait des creux de 14 mètres et des rafales à 110 km/h et douze marins à sauver. J’ai dû retarder le décollage et demander aux forces de police de faire sortir le drone », a témoigné à la barre le capitaine Benjamin Bougault, commandant de l’hélicoptère.

Pour la représentante du parquet, qui a également réclamé 38 euros d’amende, une interdiction de conduire un aéronef pendant un an et la confiscation du drone, il y a eu « une violation délibérée (de la règlementation) de la part du pilote et de son complice, pour faire du sensationnalisme auprès des médias, avec en face un risque de mort pour les douze marins dans des conditions dantesques ».

Les avocats des deux prévenus ont plaidé la relaxe « pour la mise en danger d’autrui ». Ils ont par ailleurs demandé que le drone, saisi lors de l’enquête, soit restitué. « Le drone constitue le principal actif de la société de mon client. Il est d’une valeur de 14.000 euros, sa confiscation empêcherait mon client de travailler », a plaidé l’un des deux conseils.

Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 4 juillet.

Fin février à Paris, un militaire de 22 ans a été condamné à 500 euros d’amende pour avoir fait voler un drone près de la Tour Eiffel. Le 20 mai, un lycéen de 18 ans a été condamné à Nancy à 400 euros d’amende après avoir utilisé un drone équipé d’une caméra pour survoler la ville afin de réaliser un clip.

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