Cinquante-sept « candidats à l’émigration irrégulière » ont été « interpellés » samedi matin « à terre » par une patrouille de la marine sénégalaise à Saint-Louis, une zone de pêche dans le nord du pays, a annoncé sur X la direction des relations publiques des armées (Dirpa), sans plus de détails.
Plus tôt, la Dirpa avait fait état de l’interception vendredi de plus de 202 « migrants irréguliers » à bord d’une pirogue. L’embarcation a été arrêtée par un patrouilleur de la marine dans la localité de Lompoul, une autre zone de pêche dans la même partie Nord.
Les candidats à l’émigration interpellés samedi comptent 22 Sénégalais dont quatre femmes, 14 Ivoiriens dont 11 femmes, 17 Maliens et quatre Gambiens, selon la Dirpa.
Parmi ceux interceptés vendredi, il y avait cinq femmes et un mineur. Ils ont été « remis aux services compétents » vendredi, dit la Dirpa qui n’a pas précisé leurs nationalités.
Près de 90 migrants partis pour l’Europe ont péri début juillet au large de la Mauritanie lorsque leur navire a chaviré et des dizaines de personnes ont été portées disparues dans ce drame.
L’embarcation était partie de la frontière entre la Gambie et le Sénégal avec 170 passagers à bord, selon l’agence de presse officielle mauritanienne qui cite des survivants.
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko avait appelé, après ce drame, les jeunes à ne pas emprunter la périlleuse route de l’Atlantique vers l’Europe.
« Je lance encore un appel à la jeunesse: votre solution ne se trouve pas dans les pirogues », avait-il dit à Saint-Louis (nord), devant des centaines de jeunes.
« L’avenir du monde est en Afrique, et vous devez en être conscients, vous les jeunes. Le seul continent qui a encore une marge de progression et de croissance importante, c’est l’Afrique », a-t-il estimé.
La route de l’Atlantique est particulièrement dangereuse à cause de ses forts courants et parce que les migrants y voyagent sur des bateaux surchargés, parfois pas en état de naviguer, manquant généralement d’eau potable.
Mais elle est de plus en plus empruntée à cause du renforcement de la surveillance en Méditerranée par de jeunes gens en quête d’un meilleur avenir en Europe.
Plus de 5.000 personnes sont mortes en essayant de rejoindre l’Espagne par la mer sur les cinq premiers mois de l’année, soit 33 morts par jour, selon Caminando Fronteras, une ONG espagnole.
Il s’agit du nombre de décès quotidiens le plus élevé depuis que l’ONG a commencé à collecter des données en 2007.
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