Le brouillage des signaux GPS a été enregistré au cours de Trident Juncture 18, le plus vaste exercice mené par l’Otan depuis la Guerre froide.
Ces manoeuvres organisées en Norvège entre le 25 octobre et le 7 novembre ont irrité Moscou, qui avait promis « une riposte ».
Selon le chef du gouvernement finlandais Juha Sipilä, le brouillage « presque certainement délibéré » des signaux GPS pendant ces exercices « a mis en péril la sécurité de l’aviation civile ».
« Brouiller les signaux radio (…) est techniquement relativement aisé, et oui il est possible que la Russie soit impliquée », a-t-il déclaré dimanche à la télévision publique Yle. « Nous savons que la Russie en est capable » techniquement, a-t-il ajouté.
La Russie a récusé lundi des accusations « sans fondement ».
« Nous ne sommes pas au courant que la Russie puisse avoir quelque chose à voir avec la défaillance du système GPS », a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
« Mais vous savez qu’il y a aujourd’hui une tendance à accuser la Russie de tous les péchés, mortels ou autres. Par principe, ces accusations sont sans fondement », a-t-il dit à la presse à Moscou.
Les autorités de l’aviation civile en Finlande et en Norvège ont dû émettre des appels à la prudence à destination des transporteurs, indiquant que les signaux GPS en Laponie étaient instables.
Un pilote de la compagnie régionale norvégienne Widerøe a ainsi affirmé avoir perdu son signal GPS dans les environs de Kirkenes, près de la frontière avec la Russie, début novembre.
« Cela ne pose aucun problème de sécurité, nous avons de solides routines, et ce n’est pas la première fois que nous connaissons une perte de signal », a expliqué un porte-parole de la compagnie au Barents Observer.
En septembre 2017, la Norvège avait déjà fait état de tels incidents dans le nord au cours des manoeuvres militaires russes Zapad.
Contrairement à la Norvège, la Finlande n’est pas membre de l’Otan mais a participé aux manoeuvres Trident Juncture 18 sous le statut de « partenaire de coopération renforcée ».
Sa frontière orientale est la plus longue de l’Union européenne avec la Russie (1.300 kilomètres).