Une commande de deux paquebots que le croisiériste italien MSC envisage de passer aux chantiers de Saint-Nazaire est suspendue à un accord syndical de compétitivité, et ce alors que le plan de charge des chantiers est au plus bas. Selon la direction, l’accord aboutirait « à une économie de 5% du coût du travail », indique-t-elle dans un communiqué publicé mercredi soir.
Selon un entretien paru mardi dans le Figaro avec le directeur général de MSC Croisières, Erminio Eschena, la commande a buté sur le prix annoncé par les chantiers, qui ont déjà construit 10 paquebots pour l’armateur. Cette commande de deux paquebots plus deux autres en option représenterait selon lui un total de 2,4 milliards d’euros.
Les chantiers de Saint-Nazaire n’ont enregistré qu’une nouvelle commande en décembre 2012 pour la construction du géant des mers « Oasis » pour l’armateur américain Royal Caribbean Cruises. Une option sur un bâtiment similaire pour un milliard d’euros est en cours de négociation.
Au printemps dernier, les tentatives de négociation entre les syndicats et la direction sur un accord de compétitivité ont échoué. Selon les syndicats, la direction de STX les a contactés de nouveau le 13 décembre pour obtenir de leur part un « engagement à négocier et aboutir à un accord » le 18 décembre, faute de quoi STX ne pourrait décrocher la commande MSC.
La CGT et FO, majoritaires, ont refusé de signer l’accord qui selon FO s’apparente à « du travail gratuit » car une des demandes de la direction était l’augmentation temporaire de 20 minutes du temps de travail quotidien, sans rémunération supplémentaire.
La CFDT et la CFE-CGC, qui représentent 47,6% des suffrages exprimés lors des élections professionnelles, ont en revanche signifié « leur intention de poursuivre les négociations pour aboutir à une économie de 5 % du coût du travail », a indiqué la direction de STX dans son communiqué.
« Cet engagement de deux des quatre organisations syndicales représentatives de l’entreprise constitue une base solide pour avancer dans les négociations avec nos clients », commente la direction de STX.
« L’heure est grave, l’entreprise est en danger, il n’y a pas de charge de travail, et pas de commande en vue », a déclaré Christophe Morel, de la CFDT, interrogé par l’AFP. « Il est temps d’engranger des commandes », a-t-il dit.
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