« Le redressement judiciaire, c’est un moyen de démanteler la SNCM, avec plus d’un millier de licenciements. Ce n’est pas acceptable pour nous. Il a fallu 12 jours de grève, précédés d’un préavis d’un mois, pour avoir ça? », s’est insurgé le représentant CGT des marins, Frédéric Alpozzo, interrogé par l’AFP, qualifiant Frédéric Cuvillier de « menteur et liquidateur ».
Le secrétaire d’Etat aux Transports est « passé aux aveux », a lancé de son côté Maurice Perrin, délégué CFE-CGC et représentant des actionnaires salariés au conseil de surveillance. « Si nous n’avions pas porté l’exigence de clarification et de vérité, on nous aurait caché la vérité jusqu’en octobre. C’est un procédé honteux, scandaleux », a-t-il ajouté.
Dans un entretien au quotidien La Provence samedi, M. Cuvillier envisage favorablement le redressement judiciaire de la compagnie maritime en difficulté SNCM, en grève depuis le 24 juin. « La voie du redressement judiciaire » favorisée par « la direction de l’entreprise » est « le seul moyen pour redonner un avenir à la SNCM, faire qu’elle redevienne un fleuron », déclare-t-il.
Un courrier adressé aux salariés, dont l’AFP a eu copie, va dans le même sens. Il y affirme notamment que « seul un plan de redressement pour construire une nouvelle SNCM peut permettre de mettre fin aux contentieux européens ».
La SNCM est en effet condamnée par Bruxelles à rembourser 2 fois 220 M EUR d’aides publiques jugées illicites.
M. Cuvillier « négocie avec Bruxelles un périmètre très réduit de la compagnie », dénonce ainsi M. Perrin.