« La SNCM est une société autonome. Il n’y a aucun engagement ni de Transdev, ni de Veolia, encore moins naturellement de l’Etat qui est aussi actionnaire de la SNCM, ni de la Caisse des Dépôts qui est actionnaire indirect de Transdev. Il n’y a aucun engagement de tous ces +sponsors+, ni aucune solidarité, sur les dettes de la SNCM », a déclaré Pierre-François Riolacci, le directeur financier du groupe français.
« C’est un point évidemment qui nous paraît très important », a-t-il ajouté lors d’une conférence téléphonique consacrée aux résultats financiers de Veolia.
Le géant de l’eau et des déchets devait au plus tard le 31 octobre sceller avec la Caisse des Dépôts un accord de désengagement de Veolia de leur coentreprise de transport collectif Transdev.
Cet accord prévoyait le transfert à Veolia des 66% de la SNCM détenus par Transdev, ce qui aurait fait de Veolia le nouvel actionnaire majoritaire de la compagnie reliant la Corse au continent.
Mais ce plan a été rendu « impossible » parce que les représentants du personnel de la SNCM ont tardé à donner un avis sur l’opération mais aussi à cause de la situation financière aggravée de la SNCM, qui a été placée en procédure de conciliation judiciaire en octobre à la demande de sa direction.
« Le transfert des titres de la SNCM à Veolia a été rendu impossible, essentiellement d’ailleurs par le retard dans l’avis des IRP (institutions représentatives du personnel) de la SNCM. Aujourd’hui, un transfert de la SNCM dans les conditions actuelles et notamment avec les procédures qui sont ouvertes est impossible », a souligné M. Riolacci.
La dégradation de la situation est notamment due, a-t-il souligné, « au non-paiement par l’Office des transports corses » des subventions au titre du « service complémentaire », des aides jugés illégales par Bruxelles mais qui devaient en théorie être versées jusqu’à la fin de l’année.
La SNCM « est aussi sous la menace de la mise en recouvrement par la Corse du remboursement d’aides au service complémentaire pour un montant qui pourrait dépasser les 200 millions d’euros », après une condamnation en mai de la Commission européenne, a rappelé M. Riolacci.
Un plan de suppressions de 500 postes sur 2.600 a déjà été validé en juin pour tenter de redresser la SNCM.
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