« Plusieurs personnes sont mortes et beaucoup d’autres sont blessées, mais nous n’avons pas encore le chiffre exact des victimes, car l’opération de sauvetage est encore en cours », a déclaré à l’AFP un responsable local de la sécurité, Abdiweli Mohamed.
L’attaque a commencé en fin d’après-midi, quand un véhicule piégé a explosé à l’entrée du populaire hôtel Medina, dans le centre de Kismayo, selon la même source. Elle n’était pas finie à 22h00 (19h00 GMT), des coups de feu sporadiques étant encore entendus.
« Plusieurs hommes armés sont ensuite entrés (dans l’hôtel), mais les forces de sécurité ont rapidement répliqué et engagé le combat avec les terroristes dans le bâtiment », a ajouté M. Mohamed.
Des témoins ont confirmé la mort de plusieurs personnes, dont une militante célèbre sur les réseaux sociaux et son époux, ainsi qu’un journaliste local.
« L’explosion a été énorme, puis des hommes armés sont entrés et ont échangé des coups de feu avec les forces de sécurité. C’était le chaos à l’intérieur. J’ai vu plusieurs morts dont les corps étaient enlevés de la zone, et des gens fuyaient des bâtiments voisins », a indiqué un témoin, Hussein Muktar.
« La famille d’un journaliste local, Mohamed Sahal, a confirmé sa mort et on me dit que le militante sur les réseaux sociaux Hodan Naleye et son époux sont aussi morts dans l’explosion », a dit Ahmed Farhan, un autre témoin.
Les shebab ont revendiqué dans un communiqué l’attaque contre les « officiels apostats de l’administration du Jubaland ». Ils ont affirmé que leurs hommes avaient réussi à prendre le contrôle de l’hôtel.
Selon plusieurs sources locales, l’hôtel abritait surtout des hommes d’affaires et des hommes politiques qui étaient en ville pour la préparation de l’élection présidentielle dans la région semi-autonome du Jubaland, prévue fin août.
Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.
Affiliés à Al-Qaïda, ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20.000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).