Ce parquet avait initié une enquête préliminaire après un contrôle d’un navire de pêche au Tréport (Seine-Maritime) par la brigade de surveillance du littoral de Boulogne-sur-mer en août 2015.
Les investigations ont ainsi mis à jour un « système organisé » de « fraude à la réglementation sur la pêche, commis à l’instigation d’un armateur domicilié au Crotoy » (Somme), propriétaire de trois navires et patron d’une société de pêche, a indiqué le parquet dans un communiqué.
« Les produits de la mer (moules, coquilles Saint-Jacques, coques) pêchés par la flotte de cet armateur, associés aux achats faits auprès de pêcheurs à pied, souvent non licenciés, étaient commercialisés dans un circuit illégal notamment constitué de sociétés de mareyage dans le Calvados et dans la Manche », ajoute cette source.
Le mis en cause et ses salariés « se livraient systématiquement à de la pêche en sur-quota lors de sorties de pêche déclarées aux affaires maritimes comme lors de sorties non déclarées ». Ainsi, « un volume de 1.000 tonnes de sur-quota de coquillages lui est notamment imputable pour les années 2015 et 2016 ».
Par ailleurs, « l’enquête a également établi que ses navires dépassaient à cette occasion largement les capacités d’emport, mettant ainsi gravement en danger les équipages ».
Au terme de l’enquête « plus de 980.000 euros ont été saisis sur les comptes et biens immobiliers du principal mis en cause, somme correspondant à l’évaluation des bénéfices engendrés par ses activités illégales ».
A l’issue de son défèrement devant le parquet le 13 décembre, « le patron de pêche a été poursuivi pour blanchiment, abus de biens sociaux, travail illégal et mis en danger de la vie d’autrui ». Il sera jugé, aux côtés de son épouse et de deux capitaines également poursuivis, le 15 mai 2018 par le tribunal correctionnel d’Amiens.