Les tribus Beja, qui sont à l’initiative des manifestations lancées la semaine dernière sur plusieurs routes et ports du pays, accusaient le gouverneur Ali Abdallah Adroub de soutenir un accord de paix entre Khartoum et des groupes rebelles en 2020, signé par des délégués de l’Est contestés par les Beja.
« Nous levons le sit-in devant le gouvernorat de la Mer rouge ainsi que tous les sit-in de l’est du Soudan après avoir eu confirmation de la démission du gouverneur », indique un communiqué des tribus Beja, qui comptent plus de 4,5 millions de membres dans l’Est.
Le bureau de M. Adroub a confirmé dans un communiqué que ce dernier avait présenté sa démission.
En 2020, dans la foulée du renversement du dictateur Omar el-Béchir, les autorités de transition menées conjointement par des civils et des militaires avaient signé la paix avec la majorité des groupes rebelles du Soudan.
Les tribus Beja accusent les signataires de l’Est d’avoir fait trop de concessions au pouvoir central et réclament une meilleure représentativité au sein des autorités et plus d’investissement pour une région, importante zone de passage commercial mais qui n’en tire aucun bénéfice.
Les importations et exportations du Soudan, du Tchad, de l’Ethiopie et de la République centrafricaine, ainsi que le pétrole du Soudan du Sud transitent en effet par les ports soudanais de la mer Rouge.
L’an dernier, des manifestants avaient bloqué pendant un mois et demi les routes et docks de la région, créant de graves pénuries. Ils n’avaient levé leur blocus qu’en novembre après le coup d’Etat du général Abdel Fattah al-Burhane qui a mis fin le 25 octobre au partage du pouvoir avec les civils.
En décembre, le général Burhane avait suspendu les points de l’accord relatifs à l’Est pour les réviser en accord notamment avec les Beja.