Le contrat, d’un montant de 68 milliards de dollars (56 milliards d’euros), conclu avec le groupe français Naval Group (ex-DCNS) pour la construction de ces 12 sous-marins à propulsion conventionnelle en Australie est accusé de dépassements de budget et de retards, ce dont se défend l’industriel.
La question de la poursuite de ce projet est un sujet sensible sur le plan de la politique intérieure australienne.
La semaine prochaine, le Premier ministre Scott Morrison doit rencontrer le président français Emmanuel Macron à Paris.
« Il est prudent que la Défense envisage des alternatives si nous n’étions pas en mesure de poursuivre le projet », a déclaré mercredi lors d’une audition au Sénat Greg Moriarty, le plus haut fonctionnaire en charge du dossier au ministère australien de la Défense.
« Prudent, le ministère élabore un plan d’urgence », a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement demeure « absolument déterminé » à résoudre les problèmes avec Naval Group.
Les autorités australiennes ont cependant affirmé que les détails concernant ce « Plan B » sont classifiés.
M. Moriarty a précisé que le sujet est tout particulièrement étudié depuis quelques mois et que cela comprend les sous-marins et les non-sous-marins.
« J’ai davantage réfléchi à cette question au cours des 12 derniers mois car, pour moi, il est devenu évident que nous avions des difficultés avec ce programme » de sous-marins de nouvelle génération, a-t-il ajouté.
Naval Group avait été choisi en 2016 pour la construction de ces sous-marins, avec une première livraison prévue en 2032. Cependant, depuis, la mise en oeuvre en programme s’avère agitée.
Le patron de l’industriel français, Pierre-Eric Pommellet, s’est récemment rendu en Australie. Sur place, il s’est engagé à ce que 60% de la valeur du programme revienne à l’Australie, une exigence de Canberra.
Les deux parties ne sont en revanche toujours pas parvenues à finaliser l’étape suivante du contrat, portant sur trois milliards de dollars et qui était prévue pour le début de l’année.
Le contrat doit créer 2.800 emplois dans ce pays et occuper parallèlement 500 personnes en France, essentiellement dans la partie conception.
Les spécialistes australiens des questions militaires espèrent que ces sous-marins permettront à l’Australie d’opposer une force de dissuasion crédible en cas d’action hostile.
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