Le principal organisme rassemblant le clergé islamique, All Ceylon Jamiyyathul Ulama (ACJU), a annoncé que ce label dont il est responsable serait désormais utilisé uniquement pour des produits destinés à l’export.
« Nous abandonnons ce qui est important pour nous. Nous faisons un sacrifice dans l’intérêt de la paix et de l’harmonie », a commenté le président de l’ACJU, Mufti Rizwe, ajoutant que le clergé souhaitait éviter toute tension religieuse.
Les industriels de l’alimentation au Sri Lanka fabriquent depuis longtemps tous leurs produits en utilisant des méthodes halal et en les étiquetant avec le label accordé par l’ACJU. Ils estimaient qu’il n’était ni pratique ni économique de recourir à deux procédés de fabrication pour le même produit.
La méthode d’abattage rituelle d’un animal selon la loi islamique consiste à lui trancher la gorge et à le vider de son sang.
La chambre de commerce du Sri Lanka a indiqué que les industriels avaient accepté de retirer le label halal de tous les produits, avec effet immédiat.
Des moines nationalistes bouddhistes et leurs partisans avaient lancé une campagne le mois dernier pour boycotter la viande halal, ainsi que tous les autres produits étiquetés de la sorte.
Ils estimaient que les bouddhistes ne devaient pas être forcés à consommer de la nourriture préparée selon des rites islamiques, jugeant que cela prouvait l’influence excessive des musulmans au Sri Lanka.
Le Sri Lanka est une île à 70% bouddhiste tandis que les musulmans représentent moins de 10% de la population de 20 millions d’habitants.
L’île a été le théâtre d’une sanglante guerre ethnique entre 1972 et 2009 opposant la population tamoule hindoue à la majorité bouddhiste cinghalaise. Le conflit a fait au moins 100.000 morts.