« Ce que nous ne devrions éviter aujourd’hui, c’est d’envenimer la situation avec des cris guerriers et des bruits de bottes », a déclaré M. Steinmeier, critiquant spécifiquement le déploiement de forces de l’Otan près des frontières de la Russie
« Celui qui croit créer plus de sécurité dans l’alliance avec des parades symboliques de chars près des frontières dans l’est, se trompe », affirme M. Steinmeier alors que l’Otan a annoncé lundi qu’elle allait déployer quatre bataillons dans les pays baltes et en Pologne pour faire face aux « agissements agressifs de la Russie », selon les termes utilisés par le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Habitué des commentaires mesurés à l’égard de la Russie, le ministre social-démocrate estime qu’il serait « fatal de limiter son regard au militaire et de chercher son salut dans la seule politique de dissuasion ».
L’Otan estime que la Russie cherche à se constituer une zone d’influence par des moyens militaires.
« En infraction avec le droit international, Moscou a annexé la Crimée et soutient les séparatistes dans l’est de l’Ukraine. Nous observons en outre une militarisation massive aux frontières de l’Otan – dans l’Arctique, sur la Baltique, dans la mer Noire et jusqu’en Méditerranée », a souligné jeudi Jens Stoltenberg, dans un entretien au même journal Bild.
« Nous avons connaissance de manoeuvres importantes, agressives et non annoncées du côté russe et nous devons réagir à cela », a-t-il ajouté.
Inquiets de la crise ukrainienne et du potentiel militaire grandissant de la Russie à leurs frontières, les anciens pays du Bloc soviétique qui ont rejoint l’Otan après la fin de la Guerre froide réclament que l’Alliance renforce sa présence militaire sur leur territoire, afin de décourager toute velléité d’attaque.
Dans ce cadre, les ministres de la Défense de l’Otan, réunis mardi et mercredi à Bruxelles, ont donné leur feu vert au déploiement de quatre bataillons de 800 à 1.000 hommes chacun, sur base de rotations, en Estonie, Lettonie, Lituanie et en Pologne, et ce, à trois semaines d’un sommet de l’Alliance à Varsovie (8-9 juillet) qui doit entériner le durcissement de l’organisation face à la Russie.