Le centre de recherches avance le chiffre de 10,5 milliards d’euros à investir d’ici 2023, pour compenser les revenus des pêcheurs et maintenir les navires pendant les périodes de non-pêche, avec pour objectif la reconstitution totale des stocks de poissons.
La NEF soutient que des investisseurs privés pourraient être intéressés dans la perspective d’un retour sur investissement assuré à terme.
« Pour un euro investi, un bénéfice de 1,48 euro est généré au cours de la première décennie », selon l’étude.
La NEF assure aussi qu’après la reconstitution totale des stocks, à l’horizon 2023, la valeur totale des prises de poissons serait presque triplée, générant 16,85 milliards d’euros de revenus chaque année.
D’après Rupert Crilly, chercheur en économie environnementale à la NEF, sur 49 stocks de poissons surpêchés et étudiés, 10 seraient reconstitués en deux ans, 28 sur quatre ans, 44 sur six ans et la totalité sur neuf ans.
« La plupart des stocks de poissons peuvent être reconstitués d’ici cinq ans, y compris la morue islandaise et tous les merlus, maquereaux et merlans », indiquent les auteurs de l’étude baptisée « No catch investment ».
« La surpêche est un problème grave qui touche la majorité des stocks de l’Union européenne », souligne-t-il. « Pendant trop longtemps, on s’est concentré sur le coût à court terme d’une solution, plutôt que sur les bénéfices économiques, environnementaux et sociaux d’une bonne gestion des stocks », ajoute-t-il.
Le chercheur cite Madagascar et l’île de Rodrigues comme des exemples de territoires ayant décidé de suspendre certaines pêches afin de reconstituer des populations de poissons.
« Un tel moratoire sera difficile à négocier », reconnaît le chercheur, mais il lui paraît indispensable : « l’industrie de la pêche n’est pas durable aujourd’hui en Europe ».