Pékin considère que l’île démocratique autonome de Taïwan fait partie de son territoire, et a promis de la reprendre un jour, par la force si nécessaire. La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen conteste cette revendication et, depuis son arrivée au pouvoir en 2016, la Chine accroît ses incursions quasi-quotidiennes d’avions de combat ou de navires de guerre autour de l’île.
Les grandes manoeuvres, prévues cinq jours durant et intitulées « Han Kuang » (Gloire de Han), comprennent cette année des exercices sur des sites comme la principale gare de Taipei ou l’aéroport international de Taoyuan –le plus grand de Taïwan, près de la capitale– qui a interrompu brièvement mercredi le trafic aérien commercial, en raison d’une simulation d’attaque chinoise.
Jeudi, l’exercice anti-invasion s’est déroulé sur la plage de Bali, une position stratégique d’importance près de Taipei et un site de choix pour un débarquement amphibie, a expliqué Shih Shun-wen, directeur de la politique de la guerre sur le troisième théâtre d’opérations de l’armée taïwanaise.
« Nous connaissons pertinemment la situation actuelle de part et d’autre du détroit et les menaces militaires contre nous », a dit M. Shih aux journalistes. « Nous voulons faire savoir que nous ferons notre maximum pour protéger notre pays ».
Des véhicules d’assaut amphibies, portant des marques rouges pour signifier qu’ils sont censés être du côté chinois dans cette invasion mise en scène pour les manoeuvres, ont roulé sur le sable avec des soldats coiffés d’un casque écarlate courant à leurs côtés.
Ils se sont heurtés à des chars et des soldats taïwanais se frayant un chemin entre les herbes hautes et des panaches de fumée colorée.
« A l’avenir, les menaces et les défis auxquels nous ferons face seront de plus en plus compliqués », a observé la présidente Tsai Ing-wen, qui assistait à l’exercice en tenue militaire. Elle portait un masque sur le visage après avoir été diagnostiquée cette semaine positive au Covid, avec des symptômes légers.
Sans faire mention de la Chine, elle a déclaré que Taïwan avait besoin de « prévoir à l’avance une situation de menaces hybrides pour mettre au point des plans adéquats et améliorer les manoeuvres ».
« Grâce aux efforts de tous, nous avons pleinement démontré notre intention de combattre pour empêcher l’ennemi d’établir une tête de pont et pu mener à bien avec succès cette mission conjointe de combat anti-débarquement », a-t-elle ajouté.