« Nous avons réalisé un excellent premier semestre du point de vue opérationnel », s’est félicité Guido Kerkhoff, le directeur financier du conglomérat, lors d’une conférence de presse téléphonique.
« Nous avons nettement réduit nos risques, renforcés nos indicateurs financiers clés et ainsi raffermi la valeur globale de ThyssenKrupp », a-t-il ajouté.
De janvier à mars, période qui correspond au deuxième trimestre de son exercice décalé 2013/2014, ThyssenKrupp a dégagé un bénéfice net de 270 millions d’euros, là où les analystes interrogés par Dow Jones Newswires attendaient 84 millions d’euros, selon des chiffres publiés mardi. Le bénéfice d’exploitation Ebit hors exceptionnels a lui aussi dépassé les prévisions, à 309 millions d’euros, contre 297 millions escomptés.
« Pour la première fois depuis sept trimestres nous avons atteint un résultat positif », s’est félicité le patron Heinrich Hiesinger dans un communiqué, y voyant le succès de la restructuration qu’il mène depuis son arrivée il y a trois ans, et qui n’a pas été sans heurts.
Elle est toujours à l’oeuvre au sein du conglomérat, qui produit de l’acier mais aussi des sous-marins et des ascenseurs, et fournit des services industriels. Mais contrairement aux trimestres précédents, le début d’année n’a pas subi de charges de restructuration, qui avaient plombé les résultats par le passé.
Dans le détail, ThyssenKrupp a profité au deuxième trimestre d’une demande en hausse pour ses produits et services industriels, tandis que ses efforts de restructuration ont commencé à payer dans sa division de composants technologiques, qui a enregistré une hausse de 34% de son résultat opérationnel ajusté.
Dans sa principale activité, la sidérurgie, l’activité souffre toujours de pression sur les prix et des surcapacités sur le marché européen. En revanche, sa branche américaine, longtemps source de problèmes et que ThyssenKrupp n’a pour l’instant réussi qu’à vendre à moitié, a poursuivi son redressement, dégageant un résultat opérationnel de plus de 100 millions d’euros sur les six premiers mois de l’exercice contre une perte un an plus tôt.
– « Résultats solides » –
Le groupe d’Essen (ouest) en a profité pour relever sa prévision de bénéfice d’exploitation Ebit ajusté, pour lequel il attend dorénavant un doublement par rapport à 2012-2013, c’est-à-dire un chiffre de l’ordre de 1,17 milliard d’euros. Sa précédente prévision, datant de février, était de 1 milliard d’euros. Le chiffre d’affaires, qui a grimpé de 8% au deuxième trimestre, devrait croître plus que les 5% attendus encore en février.
A la Bourse de Francfort, ces annonces ont été accueillies avec enthousiasme par les investisseurs, pour qui le nom de ThyssenKrupp avait souvent été synonyme de mauvaises nouvelles par le passé. Sur l’indice vedette Dax (+0,66%), le titre du sidérurgiste caracolait en tête des valeurs, grimpant de 5,10% à 22,35 euros à 08H38 GMT.
« ThyssenKrupp a publié un ensemble solide de résultats », a commenté Stefan Freudenreich, analyste pour la banque Equinet.
Son confrère Dirk Schlamp, de la banque DZ Bank, a par ailleurs noté que « le léger relèvement des prévisions est un aspect positif mais ce n’est pas une grande surprise de notre point de vue, étant donné que les précédents objectifs était plutôt conservateurs ».
Le sidérurgiste a promis de poursuivre ses efforts de redressement, notamment au Brésil, où les performances opérationnelles « doivent progresser pas à pas », a dit M. Kerkhoff. Mais pour l’heure, un retour des dividendes, après deux années sans, n’est toujours pas en vue: « Il faudra d’abord voir où nous en serons à la fin de l’année ».
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