Traité sur la haute mer : La France « pas sûre » d’arriver à 60 ratifications à Nice

Paris, 4 juin 2025 (AFP) – L’Élysée n’est « pas sûr » d’arriver à son objectif de 60 ratifications du traité de protection de la haute mer lors de la troisième conférence de l’ONU (Unoc 3) sur les océans la semaine prochaine à Nice mais reste « très confiant » sur l’obtention d’un tel seuil d’ici la fin 2025.

« Il y a eu un énorme effort diplomatique qui a été mis en oeuvre à tous les niveaux », a relevé jeudi une conseillère d’Emmanuel Macron, rappelant que « 60 États c’est le seuil à partir duquel le traité peut entrer en vigueur ».

« On a des très bons résultats, on n’est pas sûr qu’on sera à 60 le 9 juin, en effet, même si on en n’est a priori pas si loin », a-t-elle ajouté.

« Mais en tout cas, on est très confiant sur le fait que, en 2025, le traité BBNG soit ratifié par 60 États et entré en vigueur », a-t-elle poursuivi.

Le 31 mars, Emmanuel Macron avait lui-même fixé comme « objectif pour Nice d’avoir au moins les 60 ratifications ». Sans cela, la conférence sera « un échec », avait aussi prévenu l’ambassadeur pour les océans Olivier Poivre d’Arvor.

L’accord trouvé à l’ONU en 2023 pour « la conservation et l’utilisation durable » de la haute mer a été signé par 110 États mais n’est à cette heure ratifié que par une trentaine d’entre eux.

Le traité vise à mettre à l’abri des écosystèmes marins vitaux pour l’humanité menacés par des pollutions multiples dans les eaux internationales qui couvrent près de la moitié de la planète.

Un « certain nombre d’États » doivent encore finaliser leurs procédures de ratification, a noté la présidence française, en précisant qu’à cette fin, un bureau permettant de faire les démarches nécessaires auprès de l’ONU serait ouvert durant la conférence.

L’Élysée a jugé à la fois « très symbolique et très élevé » le montant de 100 milliards de dollars de nouveaux financements publics et privés en faveur du développement durable de l’océan évoqué par le Costa Rica, pays coorganisateur de la conférence.

« L’Unoc n’est pas à proprement parler une conférence de mobilisation de fonds », relève-t-on à Paris. « Ce qui est clair, c’est qu’il y a un vrai enjeu de capacité à financer et à apporter les bons outils pour financer les engagements qu’on va prendre », a ajouté la présidence.

La présence des États-Unis à la conférence – du 9 au 13 juin – n’est par ailleurs toujours pas confirmée.

Le président Donald Trump a décidé en avril d’ouvrir l’extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, une initiative vivement dénoncée notamment par la Chine.

L’Élysée relativise toutefois cette annonce en notant que la « rentabilité économique » de tels projets n’est « pas aujourd’hui démontrée » et que les États-Unis n’ont pas à cette heure de « grandes opérations d’exploitation » en préparation.

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.