Depuis vendredi, ces conteneurs, stockés dans le port commercial de Sousse (est), ont été progressivement chargés sur un navire turc, affrété par les autorités italiennes, a précisé le directeur de la communication de l’OMMP, Sahbi Azouz.
Ce navire a quitté le port de Sousse samedi à 20H00 locales, a ajouté la même source.
En 2020, environ 280 conteneurs avaient été acheminés par une société tunisienne qui avait faussement prétendu que ces déchets ménagers — dont l’importation est interdite par la loi — étaient en fait des déchets plastiques destinés à être recycler.
Ils sont venus tout droit de la région de Campanie (autour de Naples), dans le sud de l’Italie: 213 conteneurs ont été stockés dans le port Sousse (est), et le reste (67) dans un entrepôt près de cette ville côtière.
Un accord a été signé le 11 février entre la Tunisie et l’Italie pour réexpédier 213 conteneurs dans leur pays d’origine. Le renvoi du reste des conteneurs de déchets, endommagés par un incendie en décembre, fait l’objet de « concertations » entre les deux parties, selon le ministère de l’Environnement.
Vingt-six personnes, dont l’ancien ministre de l’Environnement Mustapha Aroui, sont poursuivies dans cette affaire pour leur implication présumée dans l’importation illégale des déchets ménagers.
Huit sont en prison et un est en fuite: le gérant de la société importatrice, qui avait signé avec une société italienne un contrat pour l’élimination de 120.000 tonnes, au prix de 48 euros par tonne — soit un total dépassant les 5 millions d’euros.
Cette affaire a fait scandale en Tunisie et provoqué des mouvements de protestations de la population et des ONG locales qui avaient exprimé leur refus que leur pays soit la « poubelle » de l’Italie.
Elle a mis en lumière le commerce mondial des déchets, qui s’est développé en dépit de réglementations strictes visant à empêcher les pays riches de déverser leurs déchets dangereux dans les pays pauvres.