La Commissaire Maria Damanaki « se montre intransigeante », a déploré le ministre espagnol, Miguel Arias Canete.
Cette position a eu pour conséquence de coaliser contre elle de nombreux Etats aux intérêts pourtant divergents, a souligné un négociateur.
Les délégations se préparaient mercredi soir à une deuxième nuit de négociations dont l’issue s’annonçait très incertaine après le rejet d’un premier projet de compromis jugé « décevant » par 11 pays.
« C’est le jeu traditionnel de la négociation de fin d’année sur les quotas, mais cette fois-ci, elle est très dure », a précisé un négociateur. « On n’attend pas de nouveau compromis avant les petites heures de jeudi », a-t-il ajouté.
La Commission européenne préconise d’abaisser de nombreux quotas de pêche pour 2013 et justifie cette demande par le fait que « 47% des stocks de poissons sont toujours surexploités en Europe ».
Selon les zones de pêche, elle veut réduire les captures de 20% à 38% pour la baudroie, de 20% à 25% pour le cabillaud, de 32% pour le merlu, de 20% à 55% pour l’aiglefin, de 20% à 80% pour la sole et de 20% à 40% pour la sardine. Concernant les langoustines, la réduction de quotas est de l’ordre de 18% à 21%.
« Ces propositions sont brutales et vont au-delà de l’approche de précaution », déplorent plusieurs Etats.
Le ministre espagnol a rappelé Mme Damanaki à la méthode. « L’Espagne s’est engagée à atteindre les rendements maximum durables en 2015 », a-t-il déclaré. Or la Commissaire « veut atteindre ces rendements dès 2013, et pour ce faire, elle sabre dans les quotas », s’est insurgé un négociateur.
« Nous devons prendre en compte les intérêts économiques de notre flotte et nous camperons sur cette position », a averti M. Arias Canete. Une position défendue par de nombreuses autres délégations. « Cela va être compliqué », a prédit le ministre espagnol.