Ils voient des similitudes marquées entre la situation à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il y a 75 ans, et celle d’aujourd’hui, dénonçant tant la vente de navires de guerre Mistral par la France à la Russie, que la dépendance au gaz russe consentie par l’Allemagne.
Rappelant la célèbre phrase des partisans de l’accommodement avec Hitler, qui refusaient de « mourir pour Dantzig », le message publié dans les médias polonais, ukrainiens et allemands, est signé, entre autres, par le cinéaste Andrzej Wajda et l’ancien ministre des Affaires étrangères, l’historien Wladyslaw Bartoszewski.
« Une telle politique égoïste, à courte vue, des Européens face à l’agresseur, ne doit jamais se répéter. Et pourtant (…) la Russie, Etat agressif, a occupé la Crimée, partie du territoire de son voisin ukrainien. L’armée et les services spéciaux du président Poutine (…) opèrent dans l’est de l’Ukraine, soutiennent des bandes qui terrorisent la population locale et la menacent ouvertement d’invasion ».
En outre, « ces dernières années, l’agresseur a réussi à attirer dans l’orbite de ses intérêts de nombreux hommes politiques et hommes d’affaires européens qui ont naïvement cru à son +visage humain+ », poursuivent les signataires de l’appel.
« Le président François Hollande et son gouvernement envisagent un acte plus grave que la passivité de la France en 1939: devenir le seul pays européen à soutenir l’agresseur en lui vendant de grands navires de débarquement Mistral », poursuivent les signataires. Ils appellent les « citoyens de l’Europe » à faire pression sur Paris en boycottant les produits français si M. Hollande ne change pas d’avis rapidement.
Enfin, la déclaration déplore la dépendance de l’Allemagne au gaz russe et la collaboration d’hommes politiques allemands avec le Kremlin, « que ce soit en raison du complexe de culpabilité allemand, de leur foi dans le +miracle économique russe+ ou de l’espoir d’en tirer un profit personnel ».
« Celui qui mène aujourd’hui la politique du +business as usual » risque de voir la mort de nouveaux milliers d’Ukrainiens et de Russes, de nouvelles centaines de milliers de réfugiés et une attaque de l’impérialisme poutinien contre d’autres pays », concluent les intellectuels polonais.