« Il faudra faire des choix politiques et budgétaires », a estimé M. Lecornu.
« La question n’est pas la pertinence des orientations stratégiques de notre loi de programmation militaire (LPM), mais de son rythme d’exécution », a -t-il dit avant de préciser: « C’est pourquoi le président de la République m’a demandé de lui faire des propositions pour accélérer encore notre réarmement et renforcer plus vite nos capacités ».
La LPM 2024-2030 prévoit actuellement 413 milliards d’euros pour les armées, avec un budget progressant de plus de trois milliards d’euros chaque année pour répondre aux besoins croissants imposés par la multiplication des tensions internationales.
Interrogé sur les « pistes » pour l’accélération du renforcement des capacités militaires M. Lecornu a notamment estimé que la Marine nationale pourrait disposer de 18 frégates contre 15 actuellement, afin de « tenir plusieurs espaces maritimes en même temps, de la mer Rouge à l’Indopacifique en passant par la Baltique et la Méditerranée ».
« Pour l’armée de l’Air et de l’Espace, les scénarios de crise montrent que 20 à 30 Rafale en plus nous permettraient de tenir plus solidement sur des théâtres multiples », a-t-il ajouté.
« Pour l’armée de Terre, nous devons accélérer sur les drones et la guerre électronique », a également assuré le ministre.
Ces déclarations interviennent quelques jours après celles de la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, qui estime que l’effort européen en matière de défense, nécessaire pour accompagner une éventuelle paix en Ukraine « aura des conséquences pour nos finances publiques ».
En début d’année, le président Emmanuel Macron a demandé « d’ici le mois de mai » une actualisation de la Revue nationale stratégique, déjà révisée en 2022, pour définir « les contours de notre défense globale et du réarmement, y compris moral ».
M. Lecornu a précisé qu’il ferait « dans les semaines à venir (…) de nouvelles propositions au président de la République » concernant le renforcement des capacités militaires.
Le ministre dit croire « au bon sens des Français sur les priorités, devant ce monde devenu fou, où 10.000 soldats nord-coréens se battent à 2.000 km de Strasbourg! Il faut sonner le tocsin du réveil stratégique », a-t-il estimé.
« Nous devons regarder l’avenir avec inquiétude », a alerté M. Lecornu.
Enfin, M. Lecornu participera le 20 mars au ministère de l’Economie et des Finances à « un événement sur les finances de guerre, dont l’objectif est de réunir investisseurs privés (banques, fonds d’investissements) et entreprises de défense, pour financer notre effort de réarmement ».
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