Les trois premiers mondiaux, l’italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC), le danois Maersk et le français CMA CGM, ont annoncé mardi la suspension de nouvelles commandes en provenance et à destination des ports russes. L’allemand Hapag Lloyd, numéro cinq mondial, l’avait fait dès jeudi.
Ces quatre armateurs représentent 53% de la capacité maritime mondiale, selon le spécialiste Alphaliner.
Le numéro quatre mondial, le chinois Cosco, ne s’est contenté que d’arrêter de desservir l’Ukraine, tandis que le japonais ONE (basé à Singapour), numéro six, a suspendu sa desserte de Saint-Pétersbourg.
« Dans un souci de sécurité, le groupe a décidé de suspendre tous les +bookings+ au départ et à destination de la Russie à partir d’aujourd’hui (mardi) et jusqu’à nouvel ordre », a par exemple écrit CMA CGM dans une note à ses clients.
« Nos priorités restent de protéger nos employés et d’assurer autant que possible la continuité de votre chaîne d’approvisionnement », a souligné ce troisième armateur mondial, ajoutant qu’il avait relevé ses niveaux d’alerte et « pris des mesures préventives pour protéger (ses) systèmes informatiques », ainsi que les données de ses clients.
« La stabilité et la sécurité de nos opérations étant déjà directement et indirectement affectées par les sanctions, les nouvelles réservations de Maersk dans le secteur maritime et terrestre à destination et en provenance de la Russie seront temporairement suspendues », a de son côté indiqué Maersk, précisant que le transport routier était également concerné.
Le groupe danois et MSC ont précisé qu’ils chargeraient encore des biens essentiels tels que la nourriture, les équipements médicaux et les biens humanitaires. « Ca veut dire qu’ils participeront si besoin à un convoi humanitaire, mais dans la pratique il n’y a plus rien », a commenté à ce propos un acteur de la chaîne logistique.
En 2020, la Russie a représenté 1,89% des exportations et 1,35% des importations de marchandises mondiales, accueillant seulement 0,9% des escales de porte-conteneurs, 5,7% des escales de vrac liquide et 7% des escales de vrac solide, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD).
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