« L’avion américain opérait dans l’espace aérien international et à aucun moment il n’est entré en territoire russe », a affirmé une porte-parole du Pentagone, Laura Seal, en précisant que l’incident entre l’engin américain, un Boeing RC-135, et le russe, un chasseur Soukhoï Su-27, avait eu lieu jeudi.
Cet incident est le deuxième de la semaine entre les armées américaine et russe. Des avions russes n’ont cessé de survoler le destroyer américain USS Donald Cook cette semaine, notamment mardi lorsqu’un bombardier Soukhoï SU-24 était passé à seulement neuf mètres au-dessus du navire dans une « configuration d’attaque simulée », selon le centre européen de commandement de l’armée américaine.
La Russie a nié le caractère provocateur ou imprudent de cette action.
« Ces interceptions aériennes dangereuses et non professionnelles peuvent potentiellement blesser gravement tous les équipages de pilotes impliqués », a estimé Mme Seal à propos du plus récent incident, celui de jeudi.
Et « plus grave, les actions dangereuses et non professionnelles d’un seul pilote peuvent potentiellement provoquer une escalade inutile des tensions entre nos pays », a-t-elle ajouté.
« Il y a eu des incidents répétés depuis l’an dernier avec des avions militaires russes qui sont venus suffisamment près d’autres véhicules aériens et maritimes pour soulever de sérieuses inquiétudes sécuritaires, et de tels comportements nous laissent très inquiets », a ajouté le Pentagone.
Jeudi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait eu des mots très forts pour condamner le survol du destroyer américain.
« Nous condamnons ce genre de comportement. C’est inconscient. C’est provoquant. C’est dangereux. Et aux termes des règles d’engagement, l’avion aurait pu être abattu », avait déclaré John Kerry à la chaîne en espagnol de CNN à Miami.
« Nous avons informé les Russes du danger que cela représente et nous espérons que cela ne se reproduira plus », avait ajouté le chef de la diplomatie américaine.
Le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov, a affirmé jeudi qu’il s’agissait d’un « vol d’entraînement » dont l’itinéraire passait au-dessus de la zone où naviguait le destroyer.
Les manoeuvres russes ont commencé lundi, alors que le destroyer se trouvait à 70 km des côtes russes selon Moscou, à 130 km selon Washington, au large de l’enclave russe de Kaliningrad.
« C’est plus agressif que tout ce que nous avons vu depuis un certain temps », a ajouté un responsable militaire américain sous couvert d’anonymat, précisant que l’un des Su-24 était « si près qu’il a provoqué des remous dans l’eau ».
Ces incidents surviennent alors que les tensions entre Moscou et Washington restent vives, notamment dans le cadre de la crise ukrainienne qui a provoqué une série de sanctions américaines contre la Russie.
La Russie voit d’un mauvais oeil toute manoeuvre américaine ou de l’Otan dans la mer Baltique, qu’elle considère comme sa zone d’influence, étant l’héritière de l’URSS dont faisaient partie les trois pays baltes, Lettonie, Lituanie, Estonie.