Le drone rouge de 7, 7 mètres de long appelé Drix a parcouru un millier de kilomètre en mer entre Royan et Noirmoutier du 2 au 11 février dernier, ont expliqué lors d’un point presse des scientifiques du projet Delmoges (Delphinus Mouvement Gestion) à Noirmoutier (Vendée).
Commandé à distance et équipé de capteurs acoustiques, il permet de repérer la présence de petits poissons pélagiques (anchois, sardines, maquereaux…) et les vocalises des dauphins communs, leurs prédateurs. Ces observations ont été doublées d’un survol de la zone par avion par les équipes de l’Observatoire Pelagis (CNRS et université de La Rochelle).
« Les résultats préliminaires font apparaître que les zones de présence des dauphins et des petits poissons pélagiques se superposent, notamment près des côtes », a indiqué Mathieu Doray, chercheur en écologie halieutique à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).
Un « banc de petits poissons pélagiques très dense » a été observé face aux Sables d’Olonne (Vendée), a-t-il ajouté.
Les scientifiques vont embarquer sur des chalutiers pour vérifier la composition de ce banc de poissons qui pourrait faire office de » réservoir à nourriture » pour les dauphins.
Lancé au printemps 2022, ce programme de recherche réunit jusqu’en 2025 une trentaine de scientifiques de l’Ifremer et de Pelagis notamment.
« Jusqu’à présent, l’essentiel du travail scientifique s’est concentré sur le chiffrage du phénomène mais nous cherchons maintenant à comprendre comment et pourquoi les interactions entre dauphins et bateaux de pêche augmentent », a déclaré Clara Ulrich, directrice scientifique adjointe à l’Ifremer.
« On soupçonne que l’augmentation des captures accidentelles de dauphins en hiver vient du fait que les proies des dauphins et les activités de pêche se situent au même endroit », a expliqué M. Doray.
Le drone Drix doit repartir mercredi pour sillonner de nouveau la zone jusqu’à la fin du mois de février. Un second drone ira observer le comportement des dauphins à proximité des bateaux de pêche.
Entre 5.000 et 10.000 dauphins meurent chaque année dans le Golfe de Gascogne selon les estimations des scientifiques, en majorité après avoir été capturés accidentellement par des filets de pêche. Depuis le 1er décembre, plus de 400 dauphins communs se sont échoués sur les plages de l’Atlantique.