L’ancien Marine Daniel Edmund Duggan a été arrêté le 21 octobre en Australie, au moment où les services de renseignement britanniques ont lancé une rare mise en garde contre le recrutement par la Chine de pilotes de l’armée à la retraite militaires.
Le gouvernement de Canberra a confirmé que Duggan, 54 ans, a été arrêté à la demande de Washington. Les Etats-Unis ont cependant refusé de donner des détails sur les motifs de l’arrestation et les chefs d’accusation, qui ont été placés sous scellés.
M. Duggan assure « n’avoir violé aucune loi américaine, aucune loi australienne, aucune loi internationale », a déclaré son avocat Dennis Miralis, après une brève audience devant un tribunal de Sydney. « C’est une position qu’il défendra vigoureusement », a ajouté le défenseur de l’ancien Marine.
M. Duggan était un pilote d’avion de combat « estimé », a déclaré à l’AFP un de ses ex-collègues de la Marine. Il a précisé que M. Duggan avait « travaillé pour une entreprise en Chine qui fait de l’entraînement CRM » (pour « cockpit resource management », un ensemble de procédures destinées à former les équipages de pilotes d’avions contre les erreurs humaines).
L’avocat a annoncé des poursuites concernant le comportement des agents du renseignement australien lors de l’arrestation de Duggan, et réclamé le gel de l’extradition le temps de l’instruction de sa plainte.
« Nous allons déposer plainte devant l’inspecteur général du renseignement et de la sécurité, qui gère les poursuites contre des responsables de sécurité nationale » en Australie, a-t-il déclaré.
M. Duggan est maintenant « un citoyen australien » et n’a plus la nationalité américaine, « nous demandons aux Etats-Unis de ne pas s’en mêler », a ajouté Me Miralis.
L’avocat a critiqué l’approche du gouvernement américain, précisant qu’il en savait encore peu sur les poursuites engagées contre son client. « Aucun élément factuel n’a été fourni pour étayer la manière dont il a été poursuivi secrètement aux Etats-Unis », a-t-il ajouté.
L’avocat a dit avoir également porté plainte contre le traitement en prison de son client, un père de six enfants.
La semaine dernière, les gouvernements britannique et australien ont dit craindre que la Chine n’embauche des pilotes retraités pour former ses forces aériennes aux techniques militaires occidentales.
Selon les médias britanniques, plus de 30 pilotes ont accepté des offres alléchantes pour entraîner les forces chinoises, ce dont le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Wang Wenbin a nié avoir connaissance.