« Normalement, ils avaient la consigne de ne pas nous parler mais comme j’étais toujours dans le dialogue, ils étaient obligés de me répondre : il fallait créer un syndrome de Stockholm à l’envers », a expliqué à la barre Jean-Yves Delanne, 64 ans, jean bleu et baskets, témoignant après son épouse Bernadette Delanne.
Tous deux sont parties civiles, sans avocat pour les représenter au procès qui a commencé mardi devant la cour d’assises d’appel de Melun, qui juge cinq pirates présumés pour la prise d’otage du voilier Carré d’As en septembre 2008 dans le golfe d’Aden, au large de la province sécessionniste somalienne du Puntland.
L’aventure s’était terminée dans la nuit du 15 au 16 septembre avec un assaut des forces spéciales françaises. Un des pirates avait été tué au cours de l’opération, après laquelle les commandos marine retrouveront à bord un lance-roquettes et trois fusils d’assaut, dont deux kalachnikov AK47, type d’arme dont regorge la Somalie.
« J’ai voulu leur faire comprendre que j’étais un des leurs, un marin, peut-être aussi un pirate… J’essayais de les mettre de mon côté, de dialoguer tout le temps », a insisté M. Delanne, précisant qu’il a « tout de suite essayé d’être cordial » au moment de l’abordage. « J’espérais qu’ils nous laissent partir ».
Mais « des fois, on se demande dans quelle langue on a parlé ensemble », a-t-il dit avec un large sourire. «
Ce procès doit d’achever le 6 février.