Selon un responsable des Emirats arabes unis, un pêcheur indien a été tué et trois autres ont été blessés dans des tirs d’un navire de guerre américain contre leur embarcation au large de Dubaï.
« Les services concernés sont en train d’enquêter sur cet incident », a déclaré, à l’agence officielle Wam, Tarek Ahmed al-Hidane, assistant pour les affaires politique au ministère des Affaires étrangères à Abou Dhabi.
Le pétrolier-ravitailleur USNS Rappahannock a ouvert le feu à la mitrailleuse lourde contre l’embarcation civile « après qu’elle n’eut pas répondu aux avertissements et alors qu’elle se rapprochait rapidement » du navire américain, affirme la Ve Flotte américaine dans un communiqué.
La Ve Flotte, basée à Bahreïn, ne précise pas si des victimes sont à déplorer mais un responsable américain de la Défense a précisé à l’AFP sous couvert d’anonymat qu’une personne avait été tuée et trois autres blessées à bord de l’embarcation.
L’incident s’est produit au large de Jebel Ali, une localité de l’émirat de Dubaï avec une zone franche industrielle. Une enquête a été ouverte, selon la Ve Flotte.
« Depuis 2000, on fait très attention aux petites embarcations », a expliqué le responsable américain de la Défense, précisant que des procédures prévoyaient toute une série de mises en garde, y compris des coups de semonce, contre les embarcations susceptibles de constituer une menace.
Selon la Ve Flotte, les marins du Rappahannock ont respecté cette procédure, « en ayant recours à toute une série de réponses prévues et non-létales pour mettre en garde l’embarcation avant de recourir à l’usage de la force ».
Le 12 octobre 2000, une petite embarcation bourrée d’explosifs s’était précipitée contre le destroyer américain USS Cole alors qu’il mouillait dans le port d’Aden au Yémen. L’attentat avait provoqué la mort de 17 marins et blessé 40 autres. Il avait été revendiqué par Al-Qaïda. Le cerveau présumé de l’attentat, le saoudien Abd-Al-Rahim Nachiri, doit être jugé devant un tribunal militaire spécial à Guantanamo et encourt la peine de mort.
La marine américaine a renforcé sa présence ces derniers mois dans le Golfe, fermé par le stratégique détroit d’Ormuz, pour faire face à une éventuelle crise avec l’Iran, où les Gardiens de la révolution disposent de très nombreuses petites embarcations rapides dotées de lance-missiles.
Le détroit d’Ormuz est un passage stratégique par lequel transitent 40% des exportations mondiales de pétrole par voie maritime. Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a averti récemment que son blocage constituerait une « ligne rouge » pour les Etats-Unis.