L’homme, dont l’identité n’a pas été communiquée, a été arrêté lundi matin à Gardermoen, l’aéroport international d’Oslo, à son retour d’un voyage en Chine, a annoncé Thomas Blom, un responsable du service de renseignement intérieur (PST) chargé du contre-espionnage.
L’individu rejette les soupçons qui pèsent sur lui.
« Il rejette les charges retenues contre lui, il se dit innocent et explique qu’il n’est pas un agent de la Chine », a déclaré son avocat Marius Dietrichson à l’AFP.
Me Dietrichson a indiqué ne pas être en mesure pour l’heure de fournir davantage de détails, en raison de la nature sensible de l’affaire.
Selon les médias norvégiens, le suspect est un homme d’une trentaine d’années, résidant à Oslo et politiquement actif dans une branche locale du parti travailliste, actuellement au pouvoir en Norvège.
Un tribunal d’Oslo l’a placé mardi en détention provisoire pour quatre semaines, dont les deux premières à l’isolement, avec interdiction de communiquer avec l’extérieur.
Le PST n’a pas, lui non plus, fourni de détails sur la nature des renseignements que le suspect aurait selon lui, tenté de transmettre à la Chine.
« Nous sommes dans une phase préliminaire et extrêmement sensible », a affirmé M. Blom au cours d’un point de presse à sa sortie du tribunal d’Oslo. « Nous sommes au stade tout à fait préliminaire où nous rassemblons les preuves ».
Dans un courriel à l’AFP, l’ambassade de Chine en Norvège a protesté contre des « accusations irresponsables » de la part d’agences norvégiennes accusées de « propager (l’idée d’)une menace chinoise ».
Elle affirme croire que « la partie norvégienne appuiera sa position sur les faits, restera vigilante contre les tentatives de nuire aux relations bilatérales et prendra des mesures concrètes pour maintenir le développement sain et stable des relations entre nos deux pays ».
Dans leur rapport annuel d’évaluation des risques pesant sur la Norvège, les services de renseignement norvégiens avaient cité la Chine et la Russie comme les deux principales menaces en matière d’espionnage.
« Nous nous attendons à ce que la menace (liée à la Chine, ndlr) augmente au cours des prochaines années », écrivait le PST.
« Cela est en particulier dû à la dégradation des relations entre la Chine et l’Occident, au souhait de la Chine d’un contrôle accru sur les chaînes d’approvisionnement et à son positionnement dans l’Arctique », expliquait-il.
Les autorités norvégiennes cherchent actuellement à empêcher la vente du dernier terrain qui est encore une propriété privée sur l’archipel stratégique du Svalbard dans l’Arctique.
Selon l’avocat représentant les vendeurs, des acteurs chinois ont exprimé leur intérêt pour ce domaine d’un peu plus de 60 km2 à un moment où la Chine entend jouer un rôle accru dans cette région.