L’homme, entendu par la juge d’instruction Linda Revel, a été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue d’un acte criminel, tentative d’enlèvement d’une mineure de moins de quinze ans et diffusion d’images à caractère pédopornographique et à nouveau écroué.
Un deuxième homme était toujours en cours d’audition mercredi soir et devrait être mis en examen à son tour. « Compte tenu de la gravité des faits, il devrait être écroué », a ajouté le parquet.
Selon cette source, un détenu de la maison d’arrêt de Bédenac (Charente-Maritime), condamné à dix ans de prison pour viols sur mineurs commis sur des membres de sa famille mais pas sur sa fille, est soupçonné d’avoir commandité le kidnapping de sa propre enfant pour que celle-ci subisse des violences à caractère sexuel.
Il aurait dans ce but contacté un homme via un réseau social pédopornographique du darknet.
La juge d’instruction va décider de nombreuses investigations pour déterminer si d’autres faits ont été commis, a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Saintes Nicolas Septe, précisant que les « deux protagonistes minimisent toujours leur participation. Ils considèrent que c’était un fantasme et qu’ils ne voulaient pas que les choses se concrétisent ».
Le second prévenu, présenté comme un exécutant, est « un individu inséré socialement, qui avait un travail », a relevé le procureur qui n’a pas indiqué si ce dernier avait un passé judiciaire.
« Ils ne se connaissaient pas, uniquement par ce réseau pédopornographique », a-t-il ajouté avant de souligner le « travail exceptionnel des cyber-patrouilleurs de la police judiciaire sans lesquels ce projet déjà bien élaboré n’aurait pas été mis au jour ».
A l’origine de l’affaire, selon une source proche du dossier, un agent spécialisé de la police judiciaire de Lyon a effectué une « cyberpatrouille » en s’infiltrant sur le darknet, tombant sur le projet de ce détenu.
Le complice qui devait passer à l’acte habite dans les Vosges, où des perquisitions ont eu lieu. Il a été interpellé dimanche matin à Bordeaux par des hommes de la PJ de Lyon, aidés par des collègues de Bordeaux, Nancy et La Rochelle.
« Honnêtement, on a évité le pire. Quand on l’a interpellé, il était porteur de tout ce qu’il fallait pour enlever la gamine et lui faire subir des actes de torture et de barbarie », a confié la même source.
La fillette vit en Charente-Maritime chez sa mère.