L’Elhiblu I, qui bat pavillon de Palau, a secouru « un groupe de migrants » mardi soir dans les eaux internationales où les garde-côtes libyens sont responsables des secours, et poursuivi sa route vers le port de Tripoli.
Mais à 6 milles nautiques du port, il a brusquement mis cap au nord, a rapporté M. Salvini. Selon le ministre italien, vers 17H00 (16H00 GMT) mercredi le navire était à mi-chemin entre Tripoli et Malte.
Les autorités libyennes et la compagnie maritime Elhiblu, basée à Tripoli, n’étaient pas joignables dans l’immédiat.
« Ce ne sont pas des naufragés mais des pirates », a dénoncé M. Salvini, assurant que le navire ne serait pas autorisé à pénétrer dans les eaux italiennes s’il choisissait de faire route vers l’île de Lampedusa ou la Sicile.
« C’est la démonstration la plus évidente qu’on ne parle pas d’opérations de secours de pauvres naufragés fuyant la guerre mais d’un trafic criminel d’êtres humains géré de manière criminelle », a-t-il ajouté.
« Nous avons reçu des informations selon lesquelles un navire qui a été détourné se dirige vers Malte ou Lampedusa (au large de la Sicile) et nous surveillons la situation », a déclaré à l’AFP un porte-parole des garde-côtes maltais à l’AFP.
Depuis des années, les navires commerciaux circulant au large de la Libye sont régulièrement déroutés pour secourir des migrants.
Mais depuis que Tripoli a progressivement pris le relais de Rome pour coordonner ces opérations, les navires reçoivent l’ordre de reconduire les migrants en Libye, au grand désespoir de ces derniers qui y risquent un nouveau cycle de violences.
A plusieurs reprises ces derniers mois, des migrants raccompagnés en Libye ont refusé de descendre du navire et les autorités libyennes ont employé la force.
La semaine dernière, le sous-secrétaire général aux droits de l’Homme de l’ONU, Andrew Gilmour, avait évoqué les tortures et viols subis par nombre de migrants en Libye et appelé l’Union européenne à revoir son soutien aux garde-côtes libyens.