Après des mesures de rationnement d’eau draconiennes depuis décembre dans le sud et le centre de l’île pour faire face à la pénurie (alimentation en eau seulement un jour sur trois), la ministre a annoncé lundi un assouplissement des restrictions, avec une distribution un jour sur deux, suite à des pluies salvatrices durant le week-end.
La sécheresse sévit depuis mi-décembre dans le 101e département français, en raison du retard de la saison des pluies qui aurait dû commencer en décembre. Un problème récurrent, les ressources en eau douce venant régulièrement à manquer sur ce territoire où la pression démographique est forte.
L’essentiel (79%) de l’alimentation en eau potable du département provient de deux retenues collinaires, l’une située à Dzoumogné (nord, 2 millions de m3 d’eau) et l’autre à Combani (centre, 1 million de m3), qui n’étaient plus remplies qu’à 28% et 13% fin décembre.
Le plan d’urgence, signé par le gouvernement, le Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (Siaem), l’Agence française de développement (AFD) et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), prévoit des mesures à court, moyen et long terme.
A court terme, une rotation de tankers sera mise en place dès la mi 2017 pour apporter jusqu’à 500.000 m3 d’eau pour approvisionner les retenues collinaires en prévision de la prochaine saison sèche, prévue à partir de juin.
Quatre forages seront réhabilités, pour un gain espéré de 2.000 m3 d’eau par jour, à partir d’août.
A moyen et long terme, quatre autres forages qui avaient été abandonnés vont être réhabilités, la digue de Combani sera rehaussée d’un mètre, et une usine de désalinisation sera construite, pour un coût estimé à 12 M EUR, dans un délai maximal de 18 mois.
Enfin, une troisième retenue collinaire sera réalisée, à Ourovéni (centre), pour un coût de 25 M EUR, et une livraison fin 2020.
Au total, le ministère mobilise 5,5 millions d’euros du Fonds exceptionnel d’investissement. Le plan sera aussi financé par des crédits du contrat de plan Etat-Région, des crédits européens (14 millions), et un emprunt de 46 millions contractualisé avec la Caisse des Dépôts et consignations.