Dans un court message envoyé à l’AFP, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé le passage vendredi dans le Détroit de Taïwan du porte-avions chinois Shandong.
« Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL (Armée Populaire de Libération chinoise) évoluant dans les environs du Détroit de Taïwan », a prévenu le ministère.
Le Détroit de Taïwan est une zone éminemment sensible, Pékin considérant Taïwan, île démocratique et autonome, comme faisant partie de son territoire et ayant exprimé sa volonté de s’en emparer un jour, par la force si nécessaire.
Les Etats-Unis, principal allié de Taïwan, considèrent le détroit comme une zone maritime internationale et ont envoyé des navires de guerre dans le secteur pour y mener des opérations de défense de « la liberté de navigation ».
L’annonce du ministère taïwanais de la Défense est intervenue avant la conversation entre les chefs d’Etat américain et chinois qui devait porter notamment sur l’invasion de l’Ukraine par les forces russes et les relations que Pékin entretient avec Moscou dans ce contexte.
Les mouvements de navires de guerre dans le Détroit de Taïwan, d’une largeur de 180 km, ne sont pas rares.
Le Shandong a déjà navigué dans le détroit en décembre 2020, le lendemain du passage d’un navire de guerre américain.
Le même porte-avion a traversé le détroit en décembre 2019, quelques semaines avant des élections à Taïwan.
Sous l’administration Biden, Washington a apporté son soutien à Taipei, en approuvant au moins deux contrats de vente d’armes à l’île pour renforcer ses systèmes de défense antiaérienne et anti-missile afin de répondre aux incursions d’avions de guerre chinois. Pékin considère que ce soutien « compromet sérieusement » les relations entre les Etats-Unis et la Chine.
La Chine a massivement renforcé sa force de frappe au cours des dernières années, envoyant 969 avions de guerre dans la zone de défense aérienne de Taïwan en 2020, selon une compilation réalisée par l’AFP, soit plus de deux fois plus que les 380 avions signalés en 2016.