Un porte-parole de Greenpeace en détention pour deux mois

Un tribunal de Mourmansk (nord-ouest), avait déjà ordonné jeudi la détention pour deux mois de 22 militants de Greenpeace dans le cadre de cette enquête, après qu’ils eurent tenté d’aborder la plateforme du géant russe Gazprom dans l’Arctique, le 18 septembre, pour dénoncer les projets d’exploitation pétrolière.

Huit militants avaient déjà été placés en détention préventive pendant 72 heures, jusqu’à la tenue d’une nouvelle audience dimanche, par ce même tribunal.

Dimanche, le juge a ordonné que le premier de ces huit militants, Dmitri Litvinov, un Suédo-Américain d’origine russe, porte-parole de Greenpeace, soit placé en détention pendant deux mois avant son procès.

Les images en direct ont montré cet arrière petit-fils d’un ministre des Affaires étrangères de Staline, Maxim Litvinov, installé dans une cage en métal dans la salle d’audience, coiffé d’une casquette de baseball.

Le tribunal devait tenir plusieurs audiences simultanées dimanche dans différentes salles afin de décider d’allonger ou non la durée de détention des sept autres militants et membres d’équipage de Greenpeace.

Les procès des huit avaient été repoussés à dimanche parce que la juridiction ne disposait pas d’informations suffisantes ou n’avait pas trouvé d’interprètes.

Parmi les 30 membres de l’équipage du brise-glace de Greenpeace, en détention, figurent quatre Russes et 26 ressortissants de 18 autres pays, dont six Britanniques, deux Canadiens et un Français.

L’Arctic Sunrise avait été arraisonné le 19 septembre par un commando héliporté des garde-côtes russes, puis remorqué jusqu’à Mourmansk.

Les militants ont nié avoir commis des actes de piraterie, accusant la Russie d’avoir arraisonné illégalement leur bateau dans les eaux internationales.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les militants « n’étaient bien sûr pas des pirates » mais qu’ils avaient « enfreint le droit international ».

Le comité d’enquête russe a indiqué que les accusations pourraient être réduites pendant l’enquête.

Parmi les personnes emprisonnées pour deux mois figure le capitaine de l’Arctic Sunrise, l’Américain Peter Willcox. Celui-ci commandait le Rainbow Warrior, coulé en 1985 dans le port d’Auckland (Nouvelle-Zélande) par les services secrets français, alors qu’il faisait campagne contre les essais nucléaires menés en Polynésie.

L’arrestation pour deux mois de Denis Sinyakov, un photographe freelance travaillant sous contrat avec Greenpeace, qui avait travaillé dans le passé pour l’AFP et Reuters, a provoqué un tollé dans les milieux journalistiques russes.

Plusieurs sites web d’information russes, dont celui de la chaîne nationale de télévision NTV ont occulté leurs photos vendredi.

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