Les ports maritimes ukrainiens sont bloqués depuis le début de l’invasion russe, le 24 février.
« Le navire transportant 70.000 tonnes de maïs a levé l’ancre à 04H20 » (01H20 GMT), a déclaré à l’AFP le PDG de la compagnie, Viorel Panait, sans dévoiler la destination de la marchandise.
« Il s’agit d’un moment très important qui témoigne de l’engagement de la Roumanie à se montrer solidaire de l’Ukraine en proie à la guerre », a-t-il ajouté, se félicitant d’avoir joué le « rôle de pionnier » dans cette entreprise.
Le navire, Unity T, de 229 mètres de long, bat pavillon des îles Marshall, a précisé à l’AFP une source au sein de l’autorité portuaire.
Bucarest s’est engagé ces dernières semaines à moderniser ses infrastructures portuaires et ferroviaires afin de faciliter les exportations en provenance d’Ukraine, qui partage une frontière de 650 kilomètres avec la Roumanie.
Le ministère des Transports vient de lancer un appel d’offres visant la remise en fonction d’une voie ferrée reliant la ville de Giurgiulesti (ouest de la Moldavie) à Galati (est de la Roumanie).
D’une longueur de 5 km, cette voie est cruciale car elle conserve l’écartement des rails utilisé dans l’ex-URSS et ses pays satellites et correspond à celui toujours en service en Ukraine, ce qui permet l’acheminement des marchandises sans devoir changer les essieux des wagons.
« Le port de Galati sur le Danube deviendra un passage clé dans la région, aux côtés de celui de Constanta, pour le transport de marchandises et de matières premières en provenance d’Ukraine, via la Moldavie », a écrit cette semaine le ministre Sorin Grindeanu sur son compte Facebook.
« Un réseau de transports est en train de prendre forme (en Roumanie, NDLR) afin d’aider l’Ukraine à exporter sa production agricole », a souligné M. Panait, estimant que cela permettra d’éviter un risque de « famine » dans le monde.
Avant la guerre, le pays exportait 4,5 millions de tonnes de production agricole par mois via ses ports – soit 12% du blé, 15% du maïs et 50% de l’huile de tournesol au niveau mondial.
Mais le blocus par la Russie a « de facto arrêté nos exportations », détaillait fin mars le ministre ukrainien de l’Agriculture Mykola Solsky dans une interview à l’AFP.