Une expédition antarctique à la recherche d’une épave historique

Le Cap, 5 fév 2022 (AFP) – Un brise-glace sud-africain a pris la mer samedi pour une expédition de recherche de l’épave de l’Endurance, bateau de l’explorateur britannique Ernest Shackleton, broyé par les glaces des côtes de l’Antarctique en 1915 et qui a sombré par 3.000 m de fond.

« Le Falklands Maritime Heritage Trust est heureux de confirmer que l’expédition Endurance22, visant à localiser, observer et filmer l’épave de l’Endurance (…) est parti selon l’horaire prévu du Cap, en route vers la mer de Weddell, ont annoncé les organisateurs de l’expédition, une fondation mettant en valeur l’héritage marin et maritime de l’Atlantique Sud.

Le brise-glace sud-africain S.A. Agulhas II a à son bord un équipage de 46 personnes et les 64 membres de l’expédition.

L’Endurance avait quitté, fin 1914, l’île britannique de Géorgie du Sud, dans l’Atlantique Sud, pour emmener l’expédition Imperial Trans-Antarctic, dirigée par Shackleton, tenter la 1ère traversée du continent antarctique, de la mer de Weddell jusqu’à la mer de Roos, via le pôle Sud.

Mais en janvier 1915, l’Endurance se retrouve prise par les glaces de la mer de Weddell, près de la barrière de glace de Larsen. Emprisonné pendant des mois, le trois-mâts goélette de 44 m est lentement broyé et coule en novembre 1915, par 3.000 m de profondeur.

Cette expédition est devenue légendaire en raison de la survie de l’équipage qui a campé durant des mois sur la banquise avant qu’elle ne se rompe, puis rejoint en canot et trouvé refuge sur l’inhospitalière et glacée Ile de l’Eléphant, face à la péninsule Antarctique.

Mais aussi en raison l’audacieux périple de Shackleton parti dans un canot de l’Endurance avec quelques compagnons chercher des secours jusqu’en Géorgie du Sud et qui reviendra sauver tout son équipage.

L’expédition Endurance22 doit durer entre 35 et 45 jours à travers la glace et le froid. Elle espère trouver l’épave de l’Endurance grâce à des technologies de pointes et l’explorer grâce à deux drones sous-marins.

Shackleton avait décrit l’endroit du naufrage de l’Endurance comme « la pire portion de la pire mer du monde » et la mer de Weddell reste l’un des endroits les plus durs où naviguer, l’épaisseur de sa banquise étant susceptible de poser des problèmes même à des brise-glaces modernes.

Si elle est découverte – ce qui est loin d’être acquis – l’épave ne sera touchée mais un scan en 3D sera réalisé.

« En terme de recherche d’épave, c’est la plus difficile », a expliqué à l’AFP David Mearns, chasseur d’épaves renommé, « vous ne trouverez rien de plus difficile, en raison de l’environnement glaciaire ».

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