Les autorités italiennes « nous ont dit qu’à ce moment-là elles n’avaient pas besoin de nous (…) Elles ont affirmé que l’opération de secours était coordonnée par les garde-côtes libyens », a déclaré à l’AFP une porte-parole de l’organisation, Laura Lanuza.
La porte-parole, qui se trouve à terre mais en rapport avec le navire Open Arms, a affirmé que l’ONG avait reçu au cours des dernières heures « sept ou huit » appels à l’aide provenant de bateaux transportant des migrants et se trouvant au large de la Libye.
« Si l’on ajoute tous les appels au secours reçus, le total est d’environ 1.000 personnes » qui auraient besoin d’aide, a-t-elle ajouté.
Quand l’Open Arms, qui se situait à 60 milles nautiques (110 kilomètres) de là, a contacté le centre opérationnel des garde-côtes à Rome, qui coordonne les secours, ce dernier a selon elle rejeté l’offre de service.
Or « si la coordination des secours revient aux garde-côtes libyens, toutes ces personnes seront renvoyées immédiatement en Libye », a dénoncé Laura Lanuza.
Le navire poursuit sa route vers la zone de secours car il a l’obligation de « porter secours à toutes ces personnes », a-t-elle ajouté.
La maire de Barcelone Ada Colau a peu après demandé au gouvernement espagnol dirigé par le socialiste Pedro Sanchez d’aider Proactiva Open Arms à « sauver des vies » et a proposé sa ville comme un « port sûr » pour accueillir des migrants.
« Plus de 1.000 persones à la dérive sur sept embarcations et l’Italie prétend les laisser aux mains de la Libye, où l’on torture, viole et réduit les gens à l’esclavage », a dénoncé Ada Colau sur Twitter.
La porte-parole de Open Arms a également dénoncé les actions menées par l’Italie pour mettre à l’écart les ONG, rappelant que la justice italienne avait placé sous séquestre en mars le navire d’Open Arms, l’accusant de favoriser l’immigration illégale, avant d’annuler la saisie mi-avril.
Ces derniers jours, le gouvernement italien a également menacé de mettre sous séquestre deux navires d’ONG allemandes, le Lifeline avec 230 migrants à bord et le Seefuchs, si ces derniers venaient mouiller dans un port italien.
Dimanche dernier, l’Aquarius qui avait secouru 629 migrants au large des côtes libyennes, avait accosté dans le port espagnol de Valence après le refus de l’Italie et de Malte de l’accueillir.
La question de l’accueil des migrants était au centre d’un mini-sommet dimanche à Bruxelles destiné à tenter d’apaiser les tensions dans l’UE face au défi migratoire.