Le petit animal à la silhouette potelée, baptisé Mariam, a été retrouvé échoué sur une plage en mai, âgé de seulement six mois alors que le sevrage intervient à 18 mois normalement.
Les vétérinaires du Centre de biologie marine de Phuket, une station balnéaire du sud de la Thaïlande, qui l’ont recueilli ont mis en cause les activités humaines, notamment la pêche, ayant conduit à ce que le bébé dugong se retrouve séparé de sa mère.
Cette espèce est « fréquemment blessée par les hélices des embarcations à moteur et parfois chassée pour sa viande », « ses habitats côtiers sont en réduction, en particulier du fait du tourisme, de la pollution et de l’urbanisation des côtes », déplore le WWF sur son site internet.
Depuis que les vétérinaires thaïlandais se sont mis à poster des photos de Mariam sur les réseaux sociaux, la petite mammifère herbivore est devenue un phénomène des réseaux sociaux.
Un « live stream » sur Facebook doit même être mis en place dans les prochains jours pour que les internautes puissent suivre ses progrès depuis qu’elle a été relâchée près de l’île de Libong, dans la province de Trang (sud).
« Mariam a sensibilisé les Thaïlandais à la protection des animaux marins, des océans et de la nature en général », affirme le vétérinaire Pathompong Kongjit.
Mais pour l’heure, la plus grande difficulté pour Mariam est de réussir à se nourrir seule. « Mariam ne peut manger que des herbes marines hautes », s’inquiète l’expert, tout en soulignant ses progrès à aller chercher des herbes plus en profondeur.
Les femelles dugongs allaitent leurs petits tout en nageant, une situation que les vétérinaires ne peuvent pas imiter.
« Du coup, nous la tenons dans nos bras quand nous lui donnons du lait et ensuite nous la faisons nager pour qu’elle exerce son système digestif », raconte le vétérinaire.
Son équipe, qui prévoit de s’occuper du petit pendant encore un an, utilise un canoë baptisé « maman orange », en raison de la couleur de son revêtement, pour que le bébé dugong le suive et s’entraîne à nager.
« Le nombre d’animaux marins que l’on réussit à sauver importe peu si leur habitat est dégradé » par la pollution des mers liée aux activités humaines, s’inquiète le vétérinaire.
Les pays d’Asie du Sud-Est, qui comptent parmi les plus gros pollueurs de la planète, se sont engagés à lutter contre la pollution des océans, lors du sommet de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) à Bangkok fin juin.
A eux seuls, cinq pays d’Asie (Chine, Indonésie, Philippines, Vietnam et Thaïlande) sont responsables de plus de la moitié des huit millions de tonnes de plastique rejetées tous les ans dans les océans, selon un rapport de 2017 de l’ONG Ocean Conservancy.