Une « rupture » nécessaire pour préserver l’avenir du bassin méditerranéen selon un rapport

Marseille, 16 jan 2025 (AFP) – Le région de la Méditerranée, déjà fragilisée par le dérèglement climatique et les problèmes socio-politiques, risque d’en subir encore plus les effets s’il n’y a pas de « rupture » dans les politiques publiques, a alerté jeudi l’organisme « Plan Bleu », dépendant du Programme des Nations unies pour l’environnement.

Dans un rapport intitulé « La Méditerranée à l’horizon 2050 », cet organisme chargé notamment de prospective et basé à Marseille, dresse six scénarios possibles pour le futur du bassin méditerranéen, région déjà frappée de plein fouet par les effets du changement climatique. Elle concentre ainsi 60% de la population mondiale pauvre en eau.

À l’échelle planétaire, cette zone est celle qui se réchauffe le plus vite après l’Arctique : la hausse des températures devrait y atteindre 2,3 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle dès 2050. Il y a vingt ans, ce seuil était prévu pour 2100.

Certains scénarios du rapport imaginent la mise en place d’un partenariat euro-méditerranéen économique et écologique permettant à la région d’atteindre la neutralité carbone en 2050, ou la création d’un modèle de développement durable spécifiquement méditerranéen, débouchant sur des relations Nord-Sud plus équilibrées.

D’autres, plus sombres, évoquent une région à la poursuite d’une croissance économique source de conflits entre les pays et d’une dégradation continue de la biodiversité, ou encore un bassin méditerranéen déstabilisé par l’accumulation de catastrophes environnementales (méga-feux, stress hydriques, inondations).

Mais selon le rapport, le scénario du « business as usual », c’est à dire l’absence de changement par rapport aux pratiques actuelles, demeure le plus probable. Une inaction entraînant la dégradation progressive des écosystèmes, des conflits d’accès aux ressources et la marginalisation de la région sur les plans économique et géopolitique.

« On n’est pas encore à la hauteur, il faut des ruptures de politique publique beaucoup plus marquées », a déclaré à l’AFP le président de Plan Bleu, Guillaume Sainteny. Pour ce spécialiste des politiques de l’environnement, « si les problèmes continuent de s’aggraver, il n’y aura pas d’avenir durable en Méditerranée ».

« Il y a la nécessité d’un changement de braquet qui revient aux gouvernants », a poursuivi M. Sainteny.

L’étude devrait être présentée en juin 2025 à Nice à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC).

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