La représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, a en effet confirmé avoir reçu cette demande, qui accuse la Chine d’employer des « méthodes non-concurrentielles bien plus agressives que celles de n’importe quel autre pays » afin de s’emparer de parts de marchés, selon le texte que l’AFP a pu consulter.
La conséquence, selon les syndicats, est que l’industrie de la construction maritime américaine, qui était la première au monde à la fin de la Seconde guerre mondiale et toujours parmi les plus importantes il y a 40 ans, pèse désormais moins de 1% de la construction maritime mondiale.
Dans le même temps, la Chine est devenue, de loin, le principal constructeur de navires dans le monde, pratiquant, selon les requérants, « une distorsion de concurrence que les Etats-Unis doivent aborder ».
Selon les données publiées par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l’Asie de l’Est a produit plus de 93% des navires mis à l’eau dans le monde en 2022, la production étant concentrée entre le Japon (17%), la Corée du Sud (29%) et surtout la Chine, qui en construit près de la moitié (46%).
A l’inverse, les Etats-Unis n’ont produit que 0,13% des navires sortis des chantiers en 2022, largement dépassée par des pays comme la France, l’Allemagne ou l’Italie mais également les Philippines ou le Vietnam.
Selon Katherine Tai, « nous avons vu la Chine » agir de manière similaire dans de nombreux domaines, à commencer par l’acier ou les panneaux solaires, « faisant du mal aux ouvriers et entreprises américaines et représentant un risque pour nos chaînes d’approvisionnement ».
Dans un communiqué, le président de la fédération de l’industrie manufacturière américaine (AAM), a appelé à « des mesures fortes en réponse à cette demande », qui doivent être « un premier pas essentiel pour reconstruire l’indépendance maritime des Etats-Unis ».
« Le gouvernement (du président américain Joe) Biden doit agir dès maintenant pour soutenir nos chantiers navals », a-t-il insisté.
La Maison Blanche dispose désormais de 45 jours pour déterminer si la demande déposée par les syndicats est suffisante pour déclencher une enquête approfondie sur le sujet.