Capturé à Tripli le 5 octobre, Libi, 49 ans, souffre d’une hépatite C, selon son fils, et sa santé s’est « détériorée » depuis sa capture le 5 octobre par un commando lancé par les Etats-Unis car il a entamé une « grève de la faim ».
Mais son avocat Bernard Kleinman a assuré mardi à l’issue d’une audience à New York que son client allait « bien » et qu’il recevait un traitement, réfutant dans la foulée les affirmations du fils de Libi.
Le Libyen a plaidé non coupable la semaine dernière des charges retenues contre lui selon lesquels il serait impliqué dans les attentats le 7 août 1998 contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es Salaam qui avaient fait plus de 200 morts, dont 12 Américains, et plus de 5.000 blessés.
Lors de l’audience de mardi, Libi, l’air fatigué mais concentré, a regardé droit devant lui.
Il n’a pris la parole qu’une seule fois pour dire « oui » en arabe lorsqu’on lui a demandé s’il était satisfait de son équipe de défense.
De son côté, le parquet a indiqué qu’il disposait de deux disques durs et de 35 DVD contenant 275.000 documents ainsi que dix cartons de preuves.
Bernard Kleinman a expliqué qu’il aurait besoin « d’au moins six mois » pour étudier toutes les pièces du dossier et préparer sa défense avec son client, qu’il a rencontré pour la première fois mardi.
Le juge Lewis Kaplan a fixé la prochaine audience au 12 décembre.
Abou Anas al-Libi avait été capturé le 5 octobre devant chez lui à Tripoli, et ensuite transféré à bord d’un navire de l’US Navy en Méditerranée pour y être interrogé. Il avait été mis en accusation à New York en 2000 devant le tribunal fédéral de Manhattan avec 20 autres membres présumés d’Al-Qaïda.
Libi figurait sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI, qui offrait « jusqu’à 5 millions de dollars » pour toute information permettant son arrestation ou sa condamnation.
De son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie, il avait été membre du Groupe islamique de combat libyen (Gicl) avant de rejoindre Al-Qaïda.
Tripoli a dénoncé sa capture, estimant qu’il s’agissait d’un « enlèvement », et affirmé ne pas avoir été prévenu.