Arrêté le 27 août dernier, Harold Martin « fait courir un danger à la sécurité nationale des Etats-Unis » et « présente un fort risque de fuite » s’il est libéré sous caution, ont prévenu les procureurs en demandant son maintien en détention jusqu’à son procès.
Durant plus de deux décennies, ce résident du Maryland, Etat qui jouxte la capitale fédérale Washington, a copié et subtilisé des informations confidentielles, dont le volume est estimé à au moins 50.000 giga-octets, a précisé l’argumentaire du parquet.
Les enquêteurs n’ont pour l’instant pas établi que Harold Martin ait transmis ces données à des intérêts ou gouvernements étrangers.
Ces documents classés top secret ont notamment été récupérés au domicile du suspect, ainsi que dans le coffre de son véhicule. Les policiers ont aussi saisi un « arsenal » composé de dix armes à feu, dont un fusil d’assaut.
M. Martin a travaillé comme contractuel à la NSA, l’agence du renseignement américaine spécialisée dans l’espionnage des communications mondiales.
Il est soupçonné d’avoir volé des codes informatiques ultra-secrets utilisés pour pirater des réseaux de gouvernements étrangers, avait indiqué lors de son arrestation le New York Times.
Il était employé par Booz Allen Hamilton, un grand groupe privé américain qui fournit de nombreux contractuels aux agences du renseignement américaines.
« Lorsque nous avons appris l’arrestation de notre employé, nous avons immédiatement joint les autorités fédérales pour proposer notre totale coopération, et nous l’avons licencié », avait confirmé Craig Veith, vice-président de Booz Allen Hamilton.
L’affaire est embarrassante pour la NSA car elle rappelle le précédent Edward Snowden. Cet homme a révélé au monde entier l’ampleur des programmes de surveillance de la NSA. Il était également employé par Booz Allen Hamilton.
Selon le New York Times, M. Martin est « soupçonné d’avoir pris les +codes source+ très secrets développés par la NSA pour s’introduire dans les systèmes informatiques d’adversaires comme la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord ».
Les motivations du suspect restent à établir, volonté de faire un geste à dimension politique, tentative d’espionnage au profit d’un acteur extérieur, ou autre.
Il est possible que M. Martin ait agi avant les révélations d’Edward Snowden à la mi-2013, selon le New York Times.
Harold Thomas Martin était jusqu’à maintenant poursuivi pour détention de matériels secrets et vol au détriment du gouvernement. Il risquera une peine de prison plus lourde en étant inculpé d’espionnage.
Il doit comparaître vendredi devant un juge de Baltimore qui décidera de son maintien sous écrou.